Un poster pour le #Congrès2013 du CNGE

En fin de post, vous trouverez la version numérique « haute définition » de mon poster, présenté ces deux derniers jours au congrès du CNGE de Clermont-Ferrand. Avant, je souhaite vous raconter son histoire ; ça répondra à la moitié des commentaires…

Tout commence le dimanche 15 septembre. De retour de vacances en Espagne, après 25 heures de route (partagée entre 4 conducteurs), je me suis dit « tiens, et si j’écrivais un article pour le soumettre au congrès national des généralistes enseignants (CNGE), sachant que la deadline est le lendemain à minuit ?! »

Oui, après une longue route, la lumière n’illumine plus tous mes étages…

Dans mon lit, j’ai commencé à réfléchir à différents sujets : traiter Alzheimer, traiter le cancer — trop long. Pendant ce temps, ma copine dormait à côté. J’aurais pu faire pareil mais bizarrement, j’avais assez envie d’écrire un truc scientifique. J’aurais peut-être dû me pencher sur ce sujet après tout : « fièvre scientifique au retour d’un séjour en Espagne : à propos d’un cas ».

J’avais un jour. Je ne pouvais qu’écrire au mieux un résumé d’étude descriptive ou une revue de littérature sur un sujet très précis (genre le signe de Frank). J’ai regardé mon portable, j’ai regardé mon fil Twitter. Comme d’habitude. Je me suis dit que je pourrais analyser l’hashtag #DocsTocToc utilisé (essentiellement) par les médecins sur Twitter. C’est léger, intéressant, un peu in ze mood outre-Atlantique et completely ignored en France. J’avais mon sujet.

Ça a donné cet abstract, que je vous ai présenté le mois dernier et que j’ai soumis au CNGE. Et puis je me suis dit « si jamais ça les intéresse (ce qui serait étonnant), je complèterai et ferai ça bien ». Je n’ai pas écrit l’article entier, juste le résumé.

Ils l’ont accepté le 30 octobre. (Bon ils acceptent beaucoup de posters en fait, donc forcément…)

Entre temps, je me suis rendu compte qu’en fait, je ne pourrai pas aller au congrès à Clermont-Ferrand. J’ai prévenu. Ils m’ont dit que c’était vraiment dommage, que je devrais envoyer mon directeur de thèse ou quelqu’un du DMG. J’ai dit que c’était pas ma thèse, mais un truc fait dans mon lit sous « fièvre scientifique espagnole ». J’ai posé la question sur Twitter pour trouver quelqu’un de motivé. Personne.

J’ai annulé. Quelqu’un a répondu sur Twitter. J’ai dit ok. J’ai annulé l’annulation. Ils ont dit ok.

J’ai regardé le calendrier. Il fallait que je transforme le résumé en poster en 20 jours pendant lesquels je devais : aller à une remise de prix de nouvelles, changer de stage et travailler, aller aux Joutes du Téméraire à Nancy avec un atelier scénario et un mono, finir la préparation de MagP3, corriger ma nouvelle pour Univers XIII (plus de détails ici).

BREF, j’étais donc un peu in ze mouiz (toujours outre-Atlantique).

Quelques jours après, vers le 10 novembre, j’ai appris que ce n’était pas le congrès qui payait l’impression du poster (160 x 90 cm quand même) : c’est nous. J’ai mieux compris l’insistance à avoir des posters du coup.

Un soupçon de procrastination, une dose d’occupation extra-professionnelle plus tard, le 13 novembre, il me restait donc une semaine pour écrire l’article, et quelques jours pour l’imprimer (et payer de ma poche 80€). Je voyais DIFFICILEMENT l’intérêt de la chose. Côté positif, j’allais pouvoir écrire dans un CV que j’avais fait un poster sur Twitter (et ?). Côté négatif, tout le reste.

J’avais quand même plutôt envie de me rétracter… mais ça n’aurait été sympa ni pour le présentateur qui s’était dévoué, ni pour le CNGE (même si j’aurais pu me retirer sans que ça se sache, vu que je savais que je n’apparaissais pas dans le programme – ils mettent les noms des présentateurs et pas des auteurs). Du coup, je m’y suis mis. J’ai attendu de faire mon aller-retour à Nancy, puis j’ai écrit l’article du 13 au 19 novembre, laissant le reste de côté.

Le 20, ma grand-mère (vraiment très chérie) a été hospitalisée en urgence pour une rupture d’ulcère duodénal avec péritonite : chirurgie difficile, hospitalisation en surveillance continue, choc septique, transfert en surveillance continue, scope, noradrénaline, insuffisance rénale, encombrement bronchique, somnolence… Mes jours et mes nuits n’ont pas été gais ; je vis dans l’angoisse d’un coup de téléphone. Elle est encore hospitalisée avec un défaut de fermeture de l’ulcère : drainage de 500 ml de liquide gastrique dans le péritoine tous les jours – Tazocilline – Triflucan – Burinex – Inexium… Ce n’est pas fini. J’espère que la cicatrisation dirigée va fonctionner, et qu’elle rentrera chez elle : c’est mon vœu le plus cher, la magie de Noël que je réclame, le cadeau d’anniversaire que je souhaite…

J’ai quand même fait le poster vendredi dernier, bien plus rapidement et simplement que je l’aurais voulu. Alors oui, il y a trop de texte, oui le camembert est moche-inutile-mal fichu. J’avais imaginé en faire une infographie claire et synthétique ; je n’ai fait que copier-coller le texte, et mettre les schémas sur la moitié droite. Je ne le regrette même pas vraiment : c’était le dernier de mes soucis le 22 novembre, vous comprenez bien.

Je l’ai soumis à Baptiste Vachon, le présentateur, qui a eu la gentillesse de bien vouloir se charger de l’impression (ni le temps, ni l’envie…) Le poster revient en voiture avec la facture (il a même eu un prix moindre que sur internet). Je récupérerai le tout à l’occasion, et je prendrai en photo pour visualiser la taille du monstre !

Enfin, au congrès, du 28 et 29 novembre, le poster a été présenté et remarqué par quelques « Twittos »… Je vous livre un aperçu des commentaires qui m’ont diverti, dans les deux sens du terme :

 

 

 

 

 

 

Pour répondre aux deux derniers tweets, voici donc la version numérique du document (7,2 Mo) :

Poster Twittorat MimiRyudo (1084 téléchargements )

Bonne lecture. A bientôt ici ou sur Twitter 😉

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