[FMC] Fiches « asepsie cutanée » et « infiltration »

J’ai fait une formation « DPC » (développement professionnel continu) fin février sur les infiltrations en rhumatologie. C’était très sympathique, avec des mannequins style « Docteur Maboul » pour s’entraîner, et un expert très carré.

Après la formation, il fallait rédiger 2 fiches à destination des patients, ce que le groupe a produit. Voici mes fiches, qui peuvent éventuellement intéresser d’autres personnes par ici. A noter qu’elles sont trop détaillées à mon sens pour une information délivrée d’un médecin généraliste traitant à « son » patient – c’est toutefois une base que vous pouvez reprendre dans vos logiciels, en y mettant votre patte 🙂

FICHE ASEPSIE CUTANEE

Cher patient,

Vous allez bénéficier d’un geste au niveau de la peau, nécessitant des règles d’hygiène particulière.

Avant de réaliser ce geste, dont nous avons parlé lors de votre dernière consultation, je vous ai rédigé une ordonnance avec :

  • un produit à injecter (ALTIM, DIPROSTENE…)
  • des consommables (compresses, produit de nettoyage).

Merci d’amener impérativement ces produits le jour de l’infiltration afin de bien nettoyer et désinfecter la zone à infiltrer.

Il est déconseillé de se raser au niveau de la zone à infiltrer dans les 3 jours précédant le geste (en cas de pilosité important, vous pouvez l’envisager avant, ou couper les poils aux ciseaux).

Pour information, l’asepsie se déroulera en 5 temps :

  • Nettoyage au savon (povidone iodée « bétadine » mousseuse, que vous apporterez)
  • Rinçage à l’eau stérile (que vous apporterez)
  • Séchage avec des compresses stériles (que vous apporterez)
  • Nettoyage répété à l’antiseptique (povidone iodée « bétadine » alcoolique)
  • Séchage à l’air

Durant cette asepsie, ni vous ni moi ne pourrons toucher la peau ainsi désinfectée.

Si vous le souhaitez, une pommade anesthésiante (EMLA® patch) peut être appliquée 2 heures avant le début de l’asepsie, pour diminuer la sensation de piqûre par l’aiguille.

Il est nécessaire de me signaler si :

  • vous avez une allergie aux produits qui vous seront injectés ou à la povidone iodée « bétadine » (en précisant les circonstances de cet épisode allergique passé),

Je reste à votre disposition avant le geste pour discuter d’un des points de cette fiche, si un élément ne vous semble pas clair.

 

FICHE INFILTRATION

Cher patient,

Une infiltration vous a été proposée, pour la pathologie suivante (rayer les mentions inutiles) :

  • d’épaule : conflit sous-acromial,
  • de genou : arthrose en poussée,
  • de poignet : syndrome du canal carpien,
  • autre (préciser) :

Cet acte s’effectue avec votre consentement : vous êtes libre d’accepter ou de refuser l’infiltration.

Qu’est-ce qu’une infiltration et quels sont les bénéfices attendus ?

C’est l’injection au niveau d’une articulation (poignet, genou, épaule…) d’un produit (le plus souvent de la cortisone) visant à lutter contre l’inflammation et la douleur.

L’objectif est d’obtenir un soulagement relativement rapide et durable, probablement appréciable dès le lendemain.

Je réaliserai une à deux injections sur le site douloureux. En cas d’échec, il est inutile de poursuivre (le maximum annuel autorisé est de 3 injections).

La plupart du temps l’injection est indolore et tout se passe bien. Votre participation (être calme, détendu, avoir confiance) sera indispensable.

 

Que dois-je faire avant une infiltration ?

Pensez à me prévenir si :

  • vous avez une maladie de la peau particulière (eczéma, psoriasis…),
  • vous avez une prothèse,
  • vous avez eu récemment une blessure musculo-squelettique (rupture tendineuse…)
  • vous avez déjà eu une infection au niveau de la zone à infiltrer (arthrite, cellulite…)
  • vous avec eu une infection générale récente (fièvre, frissons…)
  • vous avez un diabète mal équilibré (déterminé par la dernière HbA1c notamment),
  • vous avez une hypertension artérielle mal équilibrée,
  • vous avez un ulcère gastro-duodénal,
  • vous avez une immunodépression (corticoïdes à fortes doses, médicament immunosuppresseur, greffe rénale, SIDA…)
  • vous avez une insuffisance rénale chronique sévère (déterminé par le dernier dosage de « créatinine » notamment),
  • vous avez une autre maladie chronique (cardiaque, pulmonaire, génétique…),
  • vous suivez un traitement anticoagulant,
  • vous avez reçu un vaccin récemment (notamment les vaccins vivants atténués : ROR, varicelle, BCG, fièvre jaune),
  • vous êtes enceinte ou si vous allaitez.

Merci également de ramener les produits pour lesquels je vous ai fait une ordonnance lors de la précédente consultation.

Ramenez cette feuille de consentement signée, et préparez vos questions le cas échéant.

 

Quelles sont les complications possibles ?

En principe, ce geste est efficace et peu douloureux, mais quelques effets indésirables restent possibles, notamment :

  • douleur au moment de l’injection,
  • hématome au point de ponction,
  • légère décoloration de peau au niveau de l’injection,
  • sensation de picotement,
  • sensation de chaleur localisée ou diffuse (flush),
  • malaise avec ou sans perte de connaissance,
  • échec de l’infiltration / persistance ou augmentation des douleurs,
  • légère prise de poids (équivalent de 10 mg de cortisone pendant 1 semaine).

D’autres complications sont possibles, bien que rares voire exceptionnelles :

  • lésion vasculaire nécessitant une compression vasculaire,
  • lésion nerveuse,
  • rupture tendineuse,
  • fièvre dans les jours suivants l’injection (nécessite de reconsulter rapidement),
  • déséquilibre de votre diabète,
  • infection locale,
  • infection généralisée,
  • allergie à la bétadine ou au produit injecté : eczéma, urticaire, voire choc anaphylactique

Le geste se fait sans anesthésie injectée, notamment pour diminuer le nombre de manipulations et ainsi réduire le risque d’infection.

 

Que faire après une infiltration ?

Evitez toute activité mettant en mouvement l’articulation de façon importante dans les 4 jours suivant l’infiltration (ménage, port de charges lourdes, sport…), afin de maximiser l’effet antalgique. Le sport intense est déconseillé dans les 2 à 3 semaines suivant l’infiltration.

Evitez de manger de façon trop salée (sel à table, plats pré-cuisinés, conserves…) ou trop sucrée (sodas, bonbons, pâtisseries…) dans la semaine qui suit, afin d’éviter une prise de poids avec les corticoïdes.

Reconsultez en cas de fièvre ; de façon générale, au moindre problème, n’hésitez pas à me rappeler au n° suivant…

 

Je reste à votre disposition avant le geste pour discuter d’un des points de cette fiche avant que vous la signez, si un élément ne vous semble pas clair.

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