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« Twittorat » : Twitter comme outil d’aide diagnostique

Petit article privé sur Twitter… J’en reparlerai à l’occasion ; je vous laisse en débattre si ça vous chante 😉

 

Thème : Recherche et compétence réflexive (apprendre, soigner, réfléchir, se questionner, chercher)

CONTEXTE. Twitter est un outil de microblogging apparu en 2006, utilisé comme réseau social par 200 millions de personnes. Plus de 600 médecins francophones de différentes spécialités y partagent leurs expériences ; certains s’interrogent mutuellement avec le mot-dièse #DocsTocToc.

OBJECTIF. Evaluer la pertinence des échanges sur Twitter entre médecins français.

METHODE. Etude épidémiologique descriptive prospective sur trois semaines, entre le 15 juillet et le 4 août 2013 inclus. Tous les tweets utilisant le hashtag #DocsTocToc ont été inclus. Le type de question et l’auteur ont été relevés. La réponse pouvait être absente, non consensuelle ou consensuelle entre les intervenants. Une réponse était consensuelle si elle comportait une référence ou était partagée par deux intervenants sans avis opposé.

RESULTATS. Trente-quatre médecins ont publié 63 tweets avec le mot-dièse #DocsTocToc (maximum : 8 tweets) : 20 (31,7%) ont concerné un avis thérapeutique, 19 (30,3%) un avis diagnostique, 12 (19%) un avis administratif, 6 (9,5%) une recherche de source bibliographique, 6 (9,5%) des sondages et annonces. Les médecins ont proposé une réponse consensuelle pour 35 tweets (55,6%), non consensuelle pour 21 (33,3%) ; ils n’ont pas répondu à 5 questions (8%).

CONCLUSION. Sur Twitter, les médecins s’entraident : leurs questions ont trouvé une réponse dans 92% des cas. Les forces et faiblesses de cet outil pourraient servir à construire une télémédecine efficace.

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Faites médecine générale dans le Nord

Bon, voilà. Je devais avancer ma thèse. M’épanouir dans diverses activités. Et puis j’ai lu le communiqué de presse de l’AIMGL du jour.

Dedans, j’y lis que l’Association des Internes de Médecine Générale de Lille « ne peut plus décemment recommander aux étudiants ayant passé les ECN de venir faire leur internat (de médecine générale) à Lille ».

Hein ?

Il faut y lire quoi dans cette phrase ?

Que nous sommes malheureux, opprimés ? Mon internat se passe très bien, je vous remercie. Je considère l’internat de médecine générale comme l’un des plus intéressants qui soit. J’ai survécu à mon stage d’urgences, j’ai aimé mon stage au CHU, j’ai adoré mon stage chez le praticien, j’apprécie mon stage de gynéco-pédiatrie. Deux années au poil. J’ai rencontré des patients, des médecins, des internes, des externes et des équipes médico-paramédicales géniaux (sans faire de démago, vraiment, j’ai plutôt de bons souvenirs de mon internat en cours). J’ai pu co-publier un article, j’ai donné des conférences auprès de la fac : on a fait pire, comme interne opprimé.

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Mise au point : asthme, du diagnostic au traitement en médecine générale

Recherche du 7 avril 2013. Une visualisation des Vidal Recos est très utile dans l’asthme, à mon avis.

ASTHME : DIAGNOSTIC, TRAITEMENT (dont galénique)

Rejoins-moi. J'ai des stocks de Ventoline.

Rejoins-moi. J’ai des stocks de Ventoline.

1. Epidémiologie

L’asthme est une maladie fréquente (prévalence environ de 10% à 5 ans, 7% chez les adultes jeunes, 5% entre 30 et 70 ans, avec un gradient Ouest-Est, et en augmentation constante), potentiellement mortelle (1 / 3000 asthmatiques), et mal contrôlée (41,5% en France, 56% dans le Nord-Pas-de-Calais).

2. Définition(1)

Trois éléments sont importants :

  • maladie inflammatoire chronique des voies aériennes (mastocytes, éosinophiles, lymphocytes T) : non mesurable actuellement (mesure de NO dans l’air corrélé avec l’éosinophilie bronchique, en cours d’évaluation)

  • entraînant des épisodes récidivants d’essoufflement, d’oppression thoracique et de toux (à l’effort, la nuit, au petit matin) chez des personnes prédisposées : clinique

  • par obstruction bronchique d’intensité variable et réversible sous traitement : EFR

La physiopathologie implique :

  • une prédisposition génétique (10% chez l’enfant, 25% en cas d’asthme monoparental, 50% si asthme biparental) plurigénique

  • une inflammation bronchique Th2 (PNEo, LT), associée à des anomalies de paroi bronchique (hyperperméabilité, contractilité exagérée du muscle lisse, desquamation épithéliale) et une action du système nerveux autonome (extravasation plasmatique, vasodilatation)

Un asthme aigu grave correspond à deux situations de détresse respiratoire aiguë :

  • état de mal asthmatique (installation progressive, négligence des signes de gravité)

  • crise d’asthme brutale et d’emblée sévère (bronchospasme, risque de décès brutal)

3. Examen clinique

L’interrogatoire recherche les antécédents personnels et familiaux d’asthme ou d’atopie, un RGO, un tabagisme, un traitement par bêta-bloquants.

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Mise au point : otite aiguë moyenne et externe

Traces de recherche 28/01/2013, actualisées 05/08/2013 (désolé, références mises un peu à l’arrache).

Et je m'y connais, j'ai fait un mémoire d'éléphant dessus.

Du coup, j’ai fait un mémoire d’éléphant dessus.

Une otite moyenne aiguë est une inflammation aiguë infectieuse de la muqueuse de l’oreille moyenne.

Elle est fréquente chez l’enfant entre 6 et 24 mois (trompe d’Eustache béante courte et horizontale, infections fréquentes des voies aériennes supérieures, hypertrophie du tissu lymphoïde du cavum), et c’est également sur cette période que l’enfant est le plus à risque de complications (bactériémies, méningites, mastoïdites).

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Procrastindler

Je pense que je viens de trouver un nouveau syndrome, qui décrit assez bien un état dans lequel je suis régulièrement.

Il s’agit du syndrome Procrastindler. En plus, le nom donne l’impression d’un film d’action avec des monstres géants, c’est hype.

Procrastindler. Le monde va changer.

Procrastindler. Le monde va changer.

Merci à Dawn42 pour cet artwork intitulé « Four Seasons » (sa page DeviantArt →)

Bon alors, tout le monde a reconnu la première partie « procrastin(ateur) ». Comme tout blogueur ou toute personne passant un peu de temps (ahah) sur le net, je suis un de ces « retardataires chroniques » qui remettent tout au lendemain. J’ai bien une to-do list, mais il est rare que je m’y réfère vraiment : je décide au jour le jour les activités dont sera faite ma journée. Pour tout ce qui a une deadline, je vais m’y mettre systématiquement un peu trop tard ; et si ça n’a pas de deadline, ça peut passer au premier plan comme tomber au fin fond de l’oubli dans ma to-do list…

Ce qui est amusant, dans cette « procrastination », c’est qu’en revenant parfois vers la to-do list, on se rend compte qu’on a bien avancé. Certes, X nouveaux projets se sont rajoutés, mais il y a quand même Y lignes qui peuvent être effacées – souvent pas les plus urgentes ou utiles, et quasi-systématiquement avec X > Y.

Donc dans le syndrome Procrastindler, il y a la procrastination. C’est obligatoire. Désolé pour vous si vous ne procrastinez pas, ne perdez pas votre temps à des futilités au lieu de faire ce qu’il y a d’urgent, et ne lisez donc pas ce blogpost. Pour les autres – vous qui lisez, par exemple – vous êtes bien parti pour être de vrais Procrastindler.

La deuxième partie de ce syndrome ressemble à Schindler. Je ne sais pas si j’invente ce « syndrome de Schindler » ou si je l’ai lu quelque part (dans ce cas, ce n’est pas du plagiat mais vraiment de l’oubli, n’hésitez pas à citer si vous avez une source). Bref, toujours est-il que ce syndrome de Schindler – en rapport avec le film éponyme de Steven Spielberg que je ne vous spoilerai pas – c’est l’impression d’en avoir fait trop peu ou d’avoir été suboptimal. Et, grosso modo, j’ai ce syndrome de Schindler pour tout : j’aurais pu éviter ci, j’aurais pu faire mieux ça, ça c’est bien mais j’aurais dû faire tellement mieux, j’aurais pu éviter telle erreur à tel examen, j’aurais pu avoir bon à la question 2 du 7ème homework de biostats (bouhou, je m’auto-calimerote), j’aurais pu me lever plus tôt, j’aurais dû passer plus de temps à parler plutôt que twitter…

"J'aurais pu faire mieux". Oui, en effet.

« J’aurais pu faire mieux ».
Oui.
En effet.

 

Oui, mais là où ça devient carrément intéressant, c’est quand vous le croisez avec la procrastination : le Procrastindler donc. Parce que ça veut dire que vous culpabilisez en permanence, et que la cause de cette culpabilité, c’est le Procrastindler. Je pourrais l’appeler le syndrome de l’externe également : la deadline est super loin, on procrastine, et on s’en veut parce qu’on aurait pu bosser pour arriver mieux classé aux ECN (ou du PACES, mais ça dure moins longtemps quand même).

Du coup, ça donne quelque chose du genre : « j’aurais pu éviter ça… ah si seulement je n’avais pas procrastiné… bon allez, il faut que je m’y mette maintenant, pour éviter que ça ne recommence… eh mais non, je vais plutôt écrire un blogpost sur la procrastindlerisation, pour que les gens sachent… etc. »

La vie du Procrastindler est tout sauf simple.

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