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Manger des bananes en courant, est-ce bon pour les crampes ?

Samedi 22 septembre… Pour la quinzième fois, j’essuie mes lunettes piquetées de gouttes. Tout en courant, je regarde ma montre : 24 kilomètres, 500 mètres de dénivelé positif, et 3 heures. Dans 6 kilomètres, c’en sera fini du Trail des 3 forts ! Mais ces 6 kilomètres là sont prévus pour casser des jambes : 180 mètres de dénivelé positif, passant tantôt au-dessus et tantôt au pied de la falaise, autant de fois qu’il y a d’escaliers nous autorisant ces extravagances !

Trail des 3 Forts, 2ème édition (30 km) : Le Portel Plage à Hardelot Plage

Mon mollet gauche me fait souffrir. Il y a quelques kilomètres, c’était le mollet droit qui m’obligeait à interrompre 2 minutes ma course, le temps de quelques étirements sur un grand bac à fleurs de ville… La pluie, le vent, les efforts pour dégager son pied du sable fin, le dénivelé : tout ça semble concourir à faire souffrir les coureurs.

Au précédent ravitaillement, 1 kilomètre plus tôt, il y avait des bananes, du chocolat noir, du raisin sec, de l’eau et du coca… Refaire le plein de potassium, magnésium et eau, c’est important, il parait. Et puis les muscles ont besoin de glucose pour bien fonctionner. Ma moyenne de course a bien baissé depuis le 20ème kilo…

– « Vous avez des crampes ? » me demande une coureuse en me dépassant, après avoir finement analysé ma démarche à la Long John Silver. « Tenez ! Avec ça, ça va aller mieux. Il faut le faire fondre sous la langue… ».

Elle me donne un comprimé blanc. Ca pourrait être n’importe quoi, si on me promet que ça fait disparaître les crampes, JE. LE. PRENDS. Je lis quand même le nom de la boîte : SPORTENINE. Je crois me souvenir (pour l’avoir vu sur le GR20…) qu’il s’agit d’homéopathie. Mais je veux quand même y croire : c’est peut-être un vrai médicament, pas un truc dilué… Ca a un goût un peu citronné, sous la langue, c’est pas mauvais… C’est sûrement riche en magnésium, me dis-je en avançant vers la prochaine montée. Ca ne va pas forcément mieux, mais ça n’est pas pire sur un terrain plat…

Et puis viens la montée suivante, et le retour des douleurs dans l’ensemble de la jambe, comme des promesses d’une future crampe.

Mais, me dis-je, en appuyant sur mes genoux le temps de cette effroyable montée, qu’est-ce qu’une crampe ?

Une crampe, c’est une contraction du muscle strié, involontaire, brutale (contrairement aux dystonies qui sont lentes), douloureuse (contrairement aux spasmes), temporaire (contrairement au tétanos), sans pathologie métabolique, endocrinienne ou neurologique (neuropathie, fasciculations, cirrhose, hyponatrémie, hypokaliémie, diabète…) [1][2]. Les crampes surviennent souvent pendant ou après un effort d’endurance, avec contraction du muscle en position raccourcie (quand l’organe tendineux de Golgi est moins « inhibiteur » et que les plaques motrices sont plus excitables) [1]. L’étirement peut la faire passer rapidement ; si les crampes disparaissent en général en quelques secondes ou minutes, de rares cas de crampes durant plus de 8 heures ont été rapportés ! [2]

L’organe tendineux de Golgi joue un rôle important dans les crampes. Parlons-en un peu ici ! Il s’agit de fibres de collagène et musculaires, situées dans la jonction musculo-tendineuse (et non dans le tendon). Quand le muscle se contracte, les terminaisons nerveuses sont stimulées (fibre Ib) et viennent réguler, par le réflexe myotatique inverse, la force de contraction au niveau du motoneurone alpha. L’organe tendineux de Golgi est là pour protéger le muscle des folies de leur propriétaire. Anatomie Lyon 3D propose une vidéo claire sur le sujet…


Me voici enfin en haut de cette longue montée… Il n’y a plus qu’à rejoindre l’arrivée et ça ser… Argh, non ! On ne va pas refaire le sentier des Douaniers dans l’autre sens ?!

Le temps que je monte et descende les falaises, émettant quelques cris tribaux ici ou là, revenons aux crampes, et plus particulièrement aux crampes musculaires associées aux exercices (CMAE)…

Les CMAE ont été décrites en 1908, chez des mineurs travaillant en milieu chaud et humide [2]. Ca a donné lieu à ce qu’on peut appeler la  « vieille » théorie de déplétion hydro-électrolytique (1935 [2][4]). Par la transpiration, il y aurait une perte d’eau et de différents ions (sodium, magnésium, calcium, chlore, potassium). Cet « assèchement » diminuerait le volume interstitiel (le liquide entre les capillaires et les cellules, où se font les échanges nutriments / déchets). Ainsi, les terminaisons motrices seraient excitées par les modifications de concentrations ioniques et par l’augmentation de pression par perte du liquide interstitiel, le tout causant des décharges spontanées (crampes) [1].

Or, dès 1986, des études ont montré qu’il n’y avait pas de lien entre crampes et concentrations ioniques ou crampes hydratation avant/après course ; une revue de littérature de 4 articles confirmait ce résultat [5]. Par ailleurs, l’étirement musculaire ne change rien aux concentrations ioniques, et cette théorie n’explique pas pourquoi des troubles ioniques diffus n’entraînent pas des crampes sur tous les muscles (face, cou, bras, tronc…), mais seulement dans les jambes pour les coureurs [2].

Néanmoins, même si cette théorie semble en passe d’être remplacée, il reste recommandé aux sportifs de bien s’hydrater et prendre une supplémentation en magnésium et composés salins – notamment parce que les crampes ne sont pas les seuls problèmes dans les efforts soutenus (c’est pour ça qu’on trouve quand même des bananes, fruits secs et des carrés de chocolat noir aux ravitaillements…) [1]. Enfin, soyons bien clair : des troubles ioniques peuvent entraîner des crampes (c’est un des symptômes des hyponatrémies ou hypokaliémies…) mais la plupart du temps, les crampes chez les sportifs (CMAE) surviennent indépendamment de ces troubles ioniques.

La « nouvelle » théorie (1997 [1][2][3][4]) est celle du contrôle neuromusculaire altéré par la fatigue… Au fil de l’épreuve, la fatigue musculaire se développe en raison de l’exercice répétitif du muscle (dans de mauvaises conditions détaillées plus bas)… La fatigue musculaire s’associe à une augmentation des afférences excitatrices vers le motoneurone alpha et une diminution des afférences inhibitrices (organe tendineux de Golgi), donc à une augmentation de l’activité du motoneurone alpha, qui contracte le muscle sans retenue jusqu’à la crampe… L’étirement passif restaure l’inhibition « protectrice » par l’organe tendineux de Golgi. Cette nouvelle théorie est davantage étayée sur le plan scientifique, avec des modèles animaux montrant la diminution de l’inhibition au fil de l’exercice ou avec les contractions musculaires en position raccourcie [1][2][3].

Les facteurs de risques des crampes sont assez bien connus [1][2][3] :

  • un conditionnement inadéquat,
  • une augmentation de la durée ou de l’intensité de l’exercice (un trail par rapport à une course sur route donc…)
  • une contraction répétée du muscle en position raccourcie (le dénivelé positif…)
  • une diminution des réserves énergétiques du muscle,
  • le sexe masculin (plus de fibres musculaires à contraction rapide, plus fatigables),
  • l’antécédent personnel de crampes (seuil de crampes plus bas),
  • être grand (pas de lien avec l’IMC par contre),
  • des conditions chaudes ou humides (ce qui se vérifie bien aujourd’hui pour l’humidité – seizième essuyage de lunettes).

Il n’y a pas de lien clairement montré entre âge et crampes.

Une analyse chez des marathoniens trouvait une prévalence de 1,2 cas pour 1000 participants ; une autre analyse trouvait 1/526 coureurs de plus de 42 km… Ca me semble sous-évalué ou en tout cas, très dépendant des conditions (parce que sur le trail de 30 km d’où je vous parle, à peu près 30 à 50 % des coureurs semblent s’en plaindre !) [1][2][3].

Pour prévenir les crampes, plusieurs moyens ont été proposés [1][3] :

  • Conditionnement… plus on est préparé à l’effort, moins on en souffre,
  • Déclenchement de crampes par stimulation électrique, sur un muscle en position raccourcie (rééquilibration des afférences excitatrices et inhibitrices, et augmentation du seuil de survenue des crampes) : c’est bien, mais se déclencher des crampes, c’est douloureux…

Et puis il y a tout le reste, qui est utilisé empiriquement mais pour lesquels on n’a pas de preuve d’efficacité : s’échauffer, diminuer le volume et l’intensité avant la compétition, commencer la compétition « à bas régime », faire des étirements, marcher pendant la compétition, se masser avant l’effort, mettre des vêtements de compression ou du taping, faire des exercices pliométriques… Par exemple, pour la compression et le taping (très à la mode), une étude sur 6 triathlètes ayant eu un kinésio-taping des mollets n’ont pas souffert de crampe à cet endroit, mais 2 ont eu des crampes des quadriceps [3]. Il y a donc quelques petites études, qui relèvent plus de l’anecdote qu’autre chose à l’heure actuelle.

Pour traiter les crampes, il existe une seule méthode fiable : l’étirement passif prolongé à pleine longueur. L’augmentation de la tension au niveau de l’organe tendineux de Golgi augmente l’inhibition réflexe, restaurant la balance entre impulsions excitatrices et inhibitrices. Un repos et un temps de récupération suffisants sont importants, pour éviter la récidive rapide de la crampe. Je peux vous le confirmer : s’arrêter 30 secondes, et repartir avec une crampe pas encore complètement partie, sous prétexte qu’on vient de se faire doubler par plein d’autres coureurs, c’est une mauvaise idée… Il faut mieux perdre 2 minutes et repartir dans de meilleures conditions !

Deux autres solutions sont proposées, à partir de séries sur 3 à 12 personnes [1][3] : 1/ boire 30 à 60 ml de jus de cornichon, 2/ hyperventiler (20 à 30 mouvements par minute). Pour le premier, les composés salins et l’acide acétique du jus de cornichon augmenteraient l’action inhibitrice des neurotransmetteurs ; pour le second, l’hyperventilation entraîne une acidose respiratoire qui aurait le même effet… Quant aux boissons de réhydratation, liquides riches en électrolytes… on ne sait pas si ça fonctionne.

De façon anecdotique, la prise de baclofène, diazépam, gabapentine ou quinine pourraient diminuer la fréquence des crampes, mais avec un niveau de preuve faible (au mieux) et un bénéfice insuffisant pour justifier la prise avant une course [1][3].

Ca y est… la course s’achève ! Ma Chérie vient me retrouver à 1,5 kilomètres de l’arrivée (elle a couru le 15 kilomètres). Je découvre que la course ne fait pas 30 km comme annoncé, mais plutôt 31… (l’occasion rêvée d’un lien vers une vieille fiche annonce d’une mauvaise nouvelle). Après un dernier petit faux plat, nous entrons dans le stade. Ma Chérie me pousse à accélérer à la toute fin… Je franchis la ligne, 4 heures et 2 minutes après le départ. Après 3 pas chancelant, une nouvelle crampe me prend dans le mollet droit.

J’en conclus 2 choses. Primo, augmenter l’intensité de l’exercice a fait son rôle : je passe 2 minutes au sol à supplier ma Chérie d’étirer mes organes tendineux de Golgi. (C’est pas ce que vous croyez). Secundo, la sporténine (et l’homéopathie puisque c’en est), ça n’est pas si efficace qu’on veut nous le faire croire. Aïe.

Dénivelé et dérouillée

Références

Recherche Lissa : crampes musculaires ; recherche PubMed : muscle cramps exercice (5 ans, reviews) 

[1]            Laurent C, Laurent L, Kaux J-F. Les crampes musculaires associées aux exercices (CMAE) : revue de littérature. J Traumatol Sport 2018;35:115–9. doi:10.1016/j.jts.2018.04.002.

[2]            Giuriato G, Pedrinolla A, Schena F, Venturelli M. Muscle cramps: A comparison of the two-leading hypothesis. J Electromyogr Kinesiol Off J Int Soc Electrophysiol Kinesiol 2018;41:89–95. doi:10.1016/j.jelekin.2018.05.006.

[3]            Nelson NL, Churilla JR. A narrative review of exercise-associated muscle cramps: Factors that contribute to neuromuscular fatigue and management implications. Muscle Nerve 2016;54:177–85. doi:10.1002/mus.25176.

[4]            Jahic D, Begic E. Exercise-Associated Muscle Cramp-Doubts About the Cause. Mater Socio-Medica 2018;30:67–9. doi:10.5455/msm.2018.30.67-69.

[5]            Murray D, Miller KC, Edwards JE. Does a Reduction in Serum Sodium Concentration or Serum Potassium Concentration Increase the Prevalence of Exercise-Associated Muscle Cramps? J Sport Rehabil 2016;25:301–4. doi:10-1123/jsr.2014-0293.

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[Fiche] Poux

Dans la série des fiches que j’imprime parfois sur des ordonnances, j’ai déjà parlé des hypnotiques, des infiltrations, des rhino-pharyngites, de l’automesure tensionnelle et de la gale

Restons dans les parasites avec la fiche que j’ai spécialement créé cette semaine pour la rentrée scolaire… C’est une question qui revient 2-3 fois par an, et à chaque fois, j’en sais moins que les parents. J’ai fini par me dire qu’il fallait y remédier ^^ (et en plus il y a eu des échanges sur le sujet initiés par @babou222).

Un pou

Répétez après moi : hibou, chou, genou, caillou, joujou, pou !

Comme d’habitude, c’est un peu moche (désolé) mais facile à copier-coller sur vos modèles d’ordonnance. Cette fois j’ai fait un point vrai/faux sur les poux, parce qu’il y a plein de croyances sur le sujet, des écoles qui parlent de prévention, etc.

Tout ça est complètement libre, faites-en ce que vous voulez, adaptez à loisir, partagez, critiquez, etc.

POUXIT LOTION A/POUX 250ML (diméticone)

Produit sans insecticide (diméticone = procédé mécanique d’étouffement), sans odeur, souvent présent dans des après-shampoings, possible dès 6 mois.

Bien agiter le flacon.

Retirer les vêtements et/ou couvrir les épaules pour éviter de tacher les vêtements.

Appliquer la lotion sur le cuir chevelu et les cheveux secs, de la racine aux pointes, même sur la nuque et derrière les oreilles.

Masser les cheveux jusqu’à complète imprégnation de la chevelure.

Laisser sécher à l’air (ne pas utiliser de sèche-cheveux).

Laisser agir pendant 1 heure si formule classique (en cas d’application le soir, il est possible de laisser agir une nuit complète) ; laisser agir pendant 15 minutes si formule XF.

Laver les cheveux avec un shampoing doux, puis rincer à l’eau.

Séparer la chevelure en plusieurs sections et passer un peigne fin sur les cheveux humides, en le faisant glisser de la racine au cuir chevelu. Classiquement, le peigne fin est à passer pendant 30 minutes 2 fois par jour pendant 3 semaines.

Retirer les lentes à la main si nécessaire.

Répéter 7 jours après (y compris sur le produit annonce une efficacité à 100 % en 1 application).

Répéter encore la semaine suivante si nécessaire (vérifier pendant les 2-3 semaines l’absence de poux ou lentes vivantes, à proximité du cuir chevelu)

(Les sprays sont contre-indiqués en cas d’asthme ; les solutions, lotions et crèmes sont plus efficaces que les shampoings et poudres)

TRAITER EN MÊME TEMPS TOUTES LES PERSONNES AYANT UNE INFESTATION ACTIVE (poux adultes, nymphes ou lentes viables)

Examiner la tête de toutes les personnes qui partagent le même domicile.
Une infestation active est souvent associée à plus de 5 lentes viables à moins d’1 cm de la racine des cheveux. L’utilisation d’un peigne fin contre les poux (bien nettoyé) est utile pour faire le diagnostic.

PRÉVENIR L’ÉCOLE

NE PAS PARTAGER : BONNETS, CHAPEAUX, CHOUCHOUS, ÉCHARPES, FOULARDS, PEIGNES… 

Il est conseillé, le jour du traitement, de laver à 60° les accessoires de tête et taies d’oreiller (ou ne pas les utiliser pendant 2 semaines).

LAISSER TREMPER LES BROSSES ET PEIGNES À CHEVEUX DANS DE L’EAU CHAUDE PENDANT 20 MINUTES APRÈS UTILISATION

QUELQUES INFORMATIONS SUR LES POUX :

– Les poux sont des parasites (Pediculus humanus capitis) qui peuvent survenir chez tout le monde ; ils ne dénotent pas un problème d’hygiène

– Les démangeaisons surviennent uniquement si la personne infestée devient sensible à la salive que les poux injectent en se nourrissant. Elles surviennent habituellement en 4 à 6 semaines après la première infestation, mais il est aussi possible de n’être jamais sensible et de n’avoir jamais de démangeaisons.

– Les poux n’infectent pas les animaux domestiques.

– Les poux ne sautent pas et ne nagent pas : ils sont bien accrochés aux cheveux, et peuvent se déplacer d’un cheveu à l’autre principalement par contact direct ou partage de bonnets, chouchous ou autre…

– Les poux femelles mesurent 2-4 mm. Elles restent près du cuir chevelu, à la racine des cheveux, pour bénéficier de chaleur, abri, humidité et chaleur.

– Les poux femelles pondent environ 10 lentes (oeufs, de couleur beige nacré) par jour pendant 30 jours

– Les lentes restent accrochées environ 10 jours, avant d’éclore et en faire sortir une nymphe.

– La nymphe devient un pou adulte en environ 10 jours, et peut alors pondre 10 lentes par jour à son tour.

– Il est donc nécessaire de répéter le traitement (inefficace sur les lentes) 7 à 10 jours après le premier.

– Les lentes, nymphes et poux peuvent survivre 3 jours en dehors d’un hôte humain (les oeufs n’éclosent qu’à une température proche de celle du cuir chevelu).

– Une lente à plus de 1 cm de la racine du cheveu (donc loin du cuir chevelu) est généralement vide ou non viable (30 % sont non viables).

– Le peigne retire les poux et nymphes mortes, mais pas les lentes qui restent accrochées. Avec la pousse des cheveux, les lentes non viables (brun-noir) ou les lentes écloses et vides (blanches) apparaissent au fil des semaines : elles ne sont pas une source de réinfestation, elles peuvent être retirées au peigne ou à la main (l’intérêt est surtout esthétique).

– Le diagnostic d’infestation active est souvent posé à tord devant la présence de lentes visibles (signant une infestation ancienne, ne nécessitant normalement pas de traitement).

Quelques références : 

– https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2724134/

– https://www.revmed.ch/RMS/2017/RMS-N-559/Poux-de-tete-cinq-ans-apres-comment-les-traiter

– https://www2.gnb.ca/content/dam/gnb/Departments/h-s/pdf/fr/MaladiesTransmissibles/FichesDinformation/Pouxdetete-f.pdf

– http://www.regard-sur-les-cosmetiques.fr/nos-regards/comme-la-mathilde-de-brel-avec-la-rentree-le-pou-est-revenu-351/

Voilà… C’est la fin de cette fiche, j’espère qu’elle vous aura plu ! Si c’est le cas, n’hésitez pas à cliquer sur le petit pouce bleu et je… mais pourquoi je parle comme un YouTubeur moi ? Bref, à mardi prochain !

(PS : petit cadeau bonus, une petite nouvelle de 2011 sans aucun lien avec le sujet du jour bien sûr ! Bonne lecture ;-))

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Faut-il avoir peur du changement d’heure ?

Fantômes Time of terror

Depuis que le monde est monde pour moi (c’est-à-dire depuis ma naissance, il y a un peu plus de 30 ans), le changement d’horaire a toujours existé. Plus précisément, il s’agirait d’une idée de Benjamin Franklin en 1784, mise en application pour la première fois 130 ans plus tard… Le changement d’heure saisonnier en hiver et été a existé en France de 1916 à 1946, puis depuis 1976 (choc pétrolier), pour des raisons évoquées d’ensoleillement, d’économie d’énergie, de loisirs de plein air le soir (au lieu de boire dans des  bars), de facilitation d’entraînements militaires en plein jour… [1,2] (cf. références en fin d’article)

Fin août 2018, Bruxelles a annoncé qu’il voulait que cesse ce jeu semestriel des aiguilles.

Si nous suivions une logique « solaire », nous devrions revenir en GMT+0, comme en 1911 (méridien de Greenwich).
Ce méridien passe par la France, mais nous sommes en GMT+1 à cause de l’occupation allemande en 1940 qui nous a imposé leur fuseau horaire (ce qui explique par exemple qu’en allant de Calais à Douvres en bateau, quasi directement au Nord, il y a un décalage d’une heure).
Par habitude, nous devrions donc revenir en GMT+1 (alias heure d’hiver)… mais la consultation publique cet été a montré que la plupart des votants préféraient l’heure d’été. Donc selon toute vraisemblance, Bruxelles puis Paris devraient proposer aux Français de rester en GMT+2 (soit grosso modo 2 heures de décalage par rapport au soleil).

Alors mon avis sur la question (ça reste un blog), c’est que ça ne représente qu’un « bâillement supplémentaire un matin d’avril, une sieste supplémentaire un matin d’octobre » (pour plagier Winston Churchill [1]). J’aime bien croiser un peu le soleil parfois le matin en hiver et vivre dans le noir quand je rentre ; ça me fait profiter davantage de l’ensoleillement tardif les soirs d’été. J’aime bien aussi quand le soleil prend du retard en septembre, et où l’attente de mon bus de 7h25 coïncidait petit à petit avec l’aurore : j’avais de jolis ciels pour la rentrée. Mais Bruxelles ne s’intéresse pas à ma nostalgie des matins de septembre a priori, ni à l’économie de quelques milliers de tonnes de CO2, mais évoque des évènements médicaux à relier au changement d’horaire

Et ça, bah… ça m’intéresse ! Alors allons-y pour une rapide revue de littérature. J’en profite pour faire un peu de pédagogie sur la revue de littérature, pour les gens que ça peut intéresser (internes, externes, étudiants ayant un mémoire à faire, journalistes scientifiques etc.)

 

Méthodologie (vous pouvez passer si ça ne vous intéresse pas !) 

Etape 1 : trouver le bon mot clé…

1.1. Sur HeTop.eu, je ne trouve rien de concluant. Peut-être « photopériode / photoperiod ».

1.2. L’article wikipédia de « changement d’heure » renvoie à « heure d’été », dont le titre de la page anglaise est « daylight saving time« . Ah, pas mal ça.

1.3. Sur PubMed (base MEDLINE), je trouve 88 articles avec « daylight saving time », dont 6 revues de littérature. Je regarde les mots-clés MeSH de ces articles, et j’en note d’autres : Time Factors, Seasons, Light. Finalement, c’est peut-être « daylight saving time » qui est le meilleur critère pour une recherche rapide.

1.4. Sur LiSSa (littérature française), je tâtonne… Finalement « heure d’hiver » propose quelques résultats. Le seul qui me semble intéressant et non indexé sur PubMed (bon là, c’est par habitude qu’on le sait), c’est celui de Pédiatrie de 1993. Un peu vieux mais bon… Les mots-clés qui ont servi à l’indexer sont « rythme circadien » et « Eté » notamment ; une nouvelle recherche avec ces mots-clés n’est pas plus concluante.

Etape 2 : choisir les articles. Normalement, il faut suivre un protocole clair et exclure sur le titre, le résumé, puis sur le contenu, selon des objectifs clairs : tout est bien précisé sur PRISMA pour une revue systématique de littérature. Là, c’est tout seul pour un blog (ou article), donc on va faire ça comme des cow-boys. Je vais chercher l’article en français de 1993, puis lire les 6 revues de littérature de PubMed. Pour info, on peut faire une revue… des revues systématiques de littérature ! Une « méta-« revue, qu’on appelle « umbrella review ». Le mode d’emploi est précisé dans cet article de 2015 : internes qui cherchaient des sujets de thèse, vous avez de quoi faire 😉

Etape 3 : récupérer les articles à lire en entier.

Pour les 5 dernières revues de littérature, il y a un « doi » (digital object identifier) sur PubMed (ou en cliquant sur le lien en haut à droite vers l’éditeur). Je vais donc faire comme à peu près toute la communauté scientifique et remercier Alexandra Elbakyan de nous avoir donné sci-hub à ses risques et périls. Je rajoute le doi après sci-hub.tw (l’extension change régulièrement au fil des procédures de grands éditeurs, celles qui fonctionnent sont sur la page wikipedia), ce qui fera http://sci-hub.tw/10.1136/bmjopen-2016-014319 (celui-ci c’était inutile, il est en Open Access…).

Pour la revue de littérature française de 1990, elle n’a pas de Digital Object Identifier, car elle n’est pas digitale en fait… Je tente le PMID dans Sci-Hub mais comme souvent dans ces cas-là, ça ne fonctionne pas. Alors je tente simplement un copier-coller du titre sur Google Scholar… Bredouille. Tant pis. Pour l’article en français, je procède de la même façon et trouve le scan de l’article qui n’est en fait qu’un protocole sans les résultats.

Etape 4 : y plus qu’à. Evidemment, je ne vais pas m’enquiller toute la bibliographie à faire à la main, donc j’utilise Zotero. S’en passer c’est comme vouloir faire un premier marathon sans chaussures. On peut, mais est-ce bien utile de souffrir autant ?

Etape 5 : se rendre compte qu’il n’y quand même pas beaucoup de revues de littérature, et survoler quand même les 88 articles, parce que ne pas avoir le sens des priorités, c’est aussi ça.

 

Effets « médicaux » du changement d’heure (revenez si vous étiez partis !)

Le changement d’heure a globalement toujours été critiqué… Dès 1911 (avant son application), John Milne disait dans le BMJ (rien que ça) qu’un ouvrier partant travailler avant 5 heures du matin se lève 27 fois avant le soleil actuellement… et se lèvera 102 fois avant le soleil après le changement d’heure, avec autant de risques d’accidents ou de troubles bronchiques, dans le noir et le froid britanniques, pour que quelques bourgeois profitent d’un meilleur ensoleillement l’été. Bref, il n’est pas pour et j’adore le ton de cet article [3] (oui, alors c’est vrai, je me suis un peu perdu dans les articles à lire).

Dans les années 80, après sa réintroduction, une nouvelle opposition existait, pour des raisons économiques, agricoles ou de santé, avec notamment des troubles du sommeil et une fatigue [4] (je n’ai que le résumé de ce vieil article, mais ça me permet de dater un peu).

 

Concernant les aspects positifs : les enfants bougent plus

Outre ma nostalgie citée plus haut, les effets écologiques et économiques attendus, nous trouvons sans grande surprise qu’un plus grand ensoleillement augmente l’activité physique des enfants [5]. Le nombre d’accident à long terme pourrait également être diminué par l’heure d’été (cf. infra) [6].

Globalement, il y a peu d’études s’intéressant aux aspects potentiellement positifs du changement d’heure (ou pour dire que l’heure d’été c’est peut-être mieux).

Concernant le sommeil : un effet rémanent d’une semaine variable selon certains profils de dormeurs

Après le passage à l’heure d’été, la « perte » d’une heure peut entraîner un moins bon sommeil pendant la semaine suivante (estimé à 30-40 minutes de sommeil en moins par nuit), voire plus longtemps dans certaines études. Le sommeil est plus fractionné chez les gens dormant moins de 8 heures.  Les couche-tard seraient plus somnolents que les lève-tôt après le passage à l’heure d’été.

Le passage à l’heure d’hiver n’entraîne a priori pas de « gain » d’une heure de sommeil (0 à 40 minutes selon les études), et semble également avoir des conséquences sur les 5 jours suivants, avec paradoxalement une vingtaine de minutes perdues par jour avec une plus grande latence d’endormissement et une moindre qualité de sommeil.

Là encore, les petits dormeurs (< 7,5-8 heures) en pâtiraient davantage [2].

Comme les adolescents (notamment les couche-tard) sont plus somnolents, Schneider et Randler recommandent de ne pas prévoir d’examens cette semaine là : une idée à creuser pour les profs ? 😉 [8]

 

Tous les effets potentiels décrits ensuite se basent sur les modifications du sommeil…

 

Concernant les accidents : ça n’est pas clair

Le jour de l’introduction de l’heure d’été en 1980 en RFA (Allemagne de l’Ouest), le nombre d’accidentés hospitalisés en chirurgie à l’université d’Heidelberg a augmenté par rapport à l’année précédente… [7] Depuis, d’autres études se sont intéressés au sujet !

Certaines études montrent que le passage à l’heure d’été entraînerait une augmentation d’environ 8 à 10 % du nombre d’accidents… Cet effet est principalement lié à la première semaine, notamment le premier lundi, avec une augmentation d’accidents liés à la consommation d’alcool. Il existe en Angleterre, au Canada et aux Etats-Unis ; mais n’est pas retrouvé en Suède ou Finlande [2].

Une récente revue de littérature de 2017 montre que l’impact n’est pas univoque [6].

Pour le passage à l’heure d’été :

  • Sur 16 études à court terme (< 2 semaines), 3 concluent que le changement d’heure diminue le nombre d’accident, 6 qu’il les augmente, 7 qu’il n’a pas d’effet
  • Sur 12 études à long terme (> 2 semaines), toutes semblent montrer un impact favorable (moins d’accident) ; néanmoins, les auteurs restent mesurés : ces variations peuvent être dues à d’autres éléments (météo…)

Pour le passage à l’heure d’hiver, les mêmes auteurs trouvent 5 études montrant un effet positif, 5 un effet négatif, et 5 aucun effet… [6]

Ces effets sur les accidents peuvent être dus à un moindre sommeil ou à une modification de l’ensoleillement (le soleil se lève subitement une heure plus tard après le passage à l’heure d’été).

Finalement, si le doute subsiste, la prévention pourrait passer par un meilleur éclairage public pendant les 2 premières semaines du passage à l’heure d’été…

 

Concernant les effets psychiatriques : moins de dépression ?

Dans les études EURODEP et ECA dans plusieurs pays, il existait une corrélation entre un lever de soleil tardif (et donc un réveil « plus tôt » par rapport au soleil) et un taux faible de dépression [9]. Ainsi, si on suit son raisonnement, décaler l’heure de lever du soleil (ie. passage à l’heure d’été) pourrait améliorer le moral, et donc le GMT+1 imposé en 1940 aurait (involontairement) contribué à rendre les Français moins dépressif…

Les études ne montrent pas d’augmentation du nombre d’épisodes maniaques [12] ou d’autre maladie psychiatrique [10]. Il n’y a pas de sur-risque de suicide trouvé [10], y compris celle parfois citée de Berk et al., montrant en réalité un sur-risque uniquement chez les hommes et sans ajuster sur l’effet « saison » [11] (ou pourquoi c’est important de dépasser le titre et aller regarder les résultats, même si parfois long et parfois pénible).

 

Concernant les infarctus du myocarde : plus de risque les jours suivants le passage à l’heure d’été

Le passage à l’heure d’été augmenterait de 5 % (3 à 7 %) l’incidence des infarctus du myocarde par rapport au mois entourant le jour du changement (2 semaines avant et 2 semaines après), voire de 29 % (9 à 49 %) [13–15]. Le passage à l’heure d’hiver ne semble pas augmenter ou diminuer significativement le risque dans la plupart des études [16] (il l’augmenterait de 44 % – 19 à 69 % – dans une seule étude [14] sur 6).

Une vaste étude germanique ne montrait pas d’effet global, mais des effets possibles dans certains sous-groupes de patients ayant préalablement des soucis cardiaques [13,17]. La sédentarité a également été soulignée comme un facteur de risque [14].

Il n’y a pas de sur-risque d’AVC, mais une survenue suivant la nouvelle horloge [18].

 

Quelques autres effets

Une étude a également une augmentation de la procrastination ce même lundi suivant l’heure d’été, avec plus de visites sur des sites de loisirs ! [2]

De façon plus anecdotique, le changement d’heure décale également les heures d’exposition aux UV ; ainsi, les heures les plus néfastes pour l’épiderme sont en début voire milieu d’après-midi en Espagne au lieu d’être vers midi et la pause repas pour ceux travaillant en extérieur (… il est cocasse que ça soit une auteure allemande qui s’en inquiète en premier !) [19,20].

Le changement d’heure ne semble pas affecter les diabétiques utilisant une pompe à insuline [21], ou les patients atteints d’une maladie de Parkinson sous traitement [22].

 

Conclusion

Les effets médicaux des changements d’heure sont assez étayés. Le principal effet démontré est une perturbation du sommeil, qui peut atteindre principalement ceux qui ont déjà des troubles du sommeil, ceux qui dorment peu, ceux qui se couchent tard.

Ces troubles du sommeil pourraient occasionner plus d’accidents ; néanmoins, les études ne concluent pas en 2018 à un sur-risque évident (les conclusions opposées selon les études), et semblent surtout en faveur d’une diminution du nombre d’accidents de la route à long terme après le passage à l’heure d’été. Par ailleurs, si un sur-risque existait dans les 2 premières semaines, il serait difficile de faire la part des choses entre un problème d’éclairage (beaucoup d’accidents impliquant des piétons) et une somnolence du conducteur secondaire au changement d’heure.

L’arrêt des changements d’heure et le passage en GMT+2 toute l’année n’entraînera plus ces modifications du sommeil 2 fois par an ; par contre, le soleil se lèvera vers 8h30 fin décembre / début janvier (au lieu de 7h30 en GMT+1), ce qui pourrait bien majorer les accidents de la route.

Les troubles du sommeil pourraient occasionner plus d’infarctus du myocarde la semaine suivant le passage à l’heure d’été. L’arrêt des changements et le passage en GMT+2 entraînera un coucher de soleil plus tardif toute l’année, et pourrait donc favoriser les activités de plein air avec un coucher de soleil après 18h dès la mi-février, et diminuer la sédentarité.

Néanmoins… néanmoins…

Nous parlons ici, avec notre loupe et notre microscope, de « petites » perturbations de sommeil d’une heure deux fois par an. Mais nous sommes en 2018, et je crois que le principal ennemi du sommeil est de loin l’exposition aux écrans (smartphone, tablettes, télévision…) qui continuent à écrêter nos pics de mélatonine de plus en plus tard, et réduire notre temps de sommeil.
On peut difficilement s’intéresser à un changement d’une heure de sommeil deux fois par an, et laisser de côté des dizaines ou centaines d’heures de sommeil par an perturbées par une discussion animée sur Twitter pour prouver à l’autre qu’il a tord et qu’on a raison. On peut difficilement réclamer que Bruxelles change les pendules pour plusieurs centaines de millions de personnes et laisser les chaînes de télévision décaler chaque jour davantage leur programme du soir pour passer en une décennie (et TNT) de 20h50 à 21h10, pour des raisons d’audience et de concurrence…

 

Références bibliographiques

Image extraite du Digital Comic Museum (comics dans le domaine public) – American Comics Group – Out of the Night n°1, page 23 (1952) : disponible ici.

[1]    The Daylight Savings Time Movement | History Today n.d. https://www.historytoday.com/oliver-b-pollack/daylight-savings-time-movement (accessed September 5, 2018).

[2]    Harrison Y. The impact of daylight saving time on sleep and related behaviours. Sleep Med Rev 2013;17:285–92. doi:10.1016/j.smrv.2012.10.001.

[3]    Milne J. The Daylight Saving (?) Bill. Br Med J 1911;1:1386–1386. doi:10.1136/bmj.1.2632.1386.

[4]    Touitou Y, Reinberg A, Guérin N. [Legal time shifting and biologic rhythms: summer hour in question?]. Ann Pharm Fr 1990;48:290–4.

[5]    Goodman A, Page AS, Cooper AR, International Children’s Accelerometry Database (ICAD) Collaborators. Daylight saving time as a potential public health intervention: an observational study of evening daylight and objectively-measured physical activity among 23,000 children from 9 countries. Int J Behav Nutr Phys Act 2014;11:84. doi:10.1186/1479-5868-11-84.

[6]    Carey RN, Sarma KM. Impact of daylight saving time on road traffic collision risk: a systematic review. BMJ Open 2017;7:e014319. doi:10.1136/bmjopen-2016-014319.

[7]    Pfaff G, Weber E. [More accidents due to daylight saving time? A comparative study on the distribution of accidents at different times of day prior to and following the introduction of Central European Summer Time (CEST) (author’s transl)]. Int Arch Occup Environ Health 1982;49:315–23.

[8]    Schneider A-M, Randler C. Daytime sleepiness during transition into daylight saving time in adolescents: Are owls higher at risk? Sleep Med 2009;10:1047–50. doi:10.1016/j.sleep.2008.08.009.

[9]    Olders H. Average sunrise time predicts depression prevalence. J Psychosom Res 2003;55:99–105. doi:10.1016/S0022-3999(02)00479-8.

[10] Shapiro CM, Blake F, Fossey E, Adams B. Daylight saving time in psychiatric illness. J Affect Disord 1990;19:177–81.

[11] Berk M, Dodd S, Hallam K, Berk L, Gleeson J, Henry M. Small shifts in diurnal rhythms are associated with an increase in suicide: The effect of daylight saving. Sleep Biol Rhythms 2008;6:22–5. doi:10.1111/j.1479-8425.2007.00331.x.

[12] Lahti TA, Haukka J, Lönnqvist J, Partonen T. Daylight saving time transitions and hospital treatments due to accidents or manic episodes. BMC Public Health 2008;8:74. doi:10.1186/1471-2458-8-74.

[13] Janszky I, Ahnve S, Ljung R, Mukamal KJ, Gautam S, Wallentin L, et al. Daylight saving time shifts and incidence of acute myocardial infarction–Swedish Register of Information and Knowledge About Swedish Heart Intensive Care Admissions (RIKS-HIA). Sleep Med 2012;13:237–42. doi:10.1016/j.sleep.2011.07.019.

[14] Čulić V. Daylight saving time transitions and acute myocardial infarction. Chronobiol Int 2013;30:662–8. doi:10.3109/07420528.2013.775144.

[15] Janszky I, Ljung R. Shifts to and from Daylight Saving Time and Incidence of Myocardial Infarction. N Engl J Med 2008;359:1966–8. doi:10.1056/NEJMc0807104.

[16] Manfredini R, Fabbian F, De Giorgi A, Zucchi B, Cappadona R, Signani F, et al. Daylight saving time and myocardial infarction: should we be worried? A review of the evidence. Eur Rev Med Pharmacol Sci 2018;22:750–5.

[17] Kirchberger I, Wolf K, Heier M, Kuch B, von Scheidt W, Peters A, et al. Are daylight saving time transitions associated with changes in myocardial infarction incidence? Results from the German MONICA/KORA Myocardial Infarction Registry. BMC Public Health 2015;15:778. doi:10.1186/s12889-015-2124-4.

[18] Foerch C, Korf H-W, Steinmetz H, Sitzer M, Arbeitsgruppe Schlaganfall Hessen. Abrupt shift of the pattern of diurnal variation in stroke onset with daylight saving time transitions. Circulation 2008;118:284–90. doi:10.1161/CIRCULATIONAHA.108.771246.

[19] Stick C. [Solar time–the importance of standard time for the UV-exposure of the skin]. J Dtsch Dermatol Ges J Ger Soc Dermatol JDDG 2007;5:788–92. doi:10.1111/j.1610-0387.2007.06421.x.

[20] Parisi AV, Turner J, Turnbull DJ, Schouten P, Downs N. Influence of summer daylight saving time on scattered erythemal solar ultraviolet exposures. J Photochem Photobiol B 2008;91:35–40. doi:10.1016/j.jphotobiol.2008.01.010.

[21] Aldasouqi SA, Reed AJ. Pitfalls of insulin pump clocks: technical glitches that may potentially affect medical care in patients with diabetes. J Diabetes Sci Technol 2014;8:1215–20. doi:10.1177/1932296814541811.

[22] Fetter D, Lefaucheur R, Borden A, Maltête D. Parkinson’s patients cope with daylight saving time. Rev Neurol (Paris) 2014;170:124–7. doi:10.1016/j.neurol.2013.08.006.

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[Fiche] Hypnotiques au long cours (pour compléter la simple prescription…)

Je poursuis sur mes « fiches » d’aides en pratique clinique (un jour je rangerai tout ça parce que c’est le bazar ici en fait ^^).

Celle-ci est à destination des patients consommant de façon chronique des hypnotiques. Je compte simplement intégrer ce paragraphe à chaque fois que je prescris du zopiclone ou du zolpidem (pour le zolpidem, je ferai une version imprimé + la version papier sur ordonnance sécurisée de façon minimaliste, je ne vais pas recopier tout ça à la main !)

Tout n’est pas prévu pour être conservé (ouf !) : il s’agit d’une base (qui peut d’ailleurs sembler un peu froide sans explication), qui me permettra surtout d’aborder tout ça avec le patient, pour au final ne conserver sur l’ordonnance que ce qui le concerne (par exemple un patient qui ne boit pas, ne fume pas et ne boit jamais de café n’a pas d’intérêt à avoir la ligne sur ces excitants dans son ordonnance). Et selon mes premiers retours, j’adapterai la fiche. Vous pouvez également l’utiliser chez vous – n’hésitez pas à la commenter selon votre expérience 🙂

Voilà. Et bonne année, et bonne santé au passage !

Prendre 1/2 comprimé au coucher.

Les hypnotiques (benzodiazépines) ne traitent pas l’insomnie chronique.

La durée de traitement ne devrait pas excéder 4 semaines. Au-delà, ils entraînent :

– une dépendance (« besoin » ressenti du médicament, symptômes de sevrage à l’arrêt),

– une tolérance (effet de moins en moins important avec le temps),

– et peuvent occasionner des effets indésirables : perte d’équilibre, chute et fracture de hanche notamment après 65 ans ; accidents de la route ; baisse de la concentration, altération de la mémoire et somnolence dans la journée.

Ainsi, au-delà de 4 semaines, les risques sont généralement supérieurs aux bénéfices (notamment avec le zopiclone).

Le sommeil sous hypnotique ne respecte pas totalement les cycles normaux (remplacement du sommeil lent profond et paradoxal par du sommeil lent léger) ; par ailleurs, l’impression d’un « meilleur sommeil » sous hypnotique est parfois due aux propriétés amnésiantes de la molécule (oubli des micro-éveils le lendemain matin).

Comme pour toute benzodiazépine, l’arrêt d’une prise chronique inadaptée (> 4 semaines) peut s’accompagner de signes de sevrage : agitation, anxiété, nervosité, irritabilité, étourdissement, faiblesse musculaire, manque de motivation, cauchemars… Un court « rebond » d’insomnie est également attendu, notamment lors des 1 ou 2 premières nuits après l’arrêt sous zolpidem ou zopiclone (ce rebond peut être plus long avec d’autres benzodiazépines). Ces symptômes ne justifient pas la reprise du traitement et disparaissent avec l’arrêt complet du traitement. 

Si un premier essai d’arrêt du traitement s’est accompagné de symptômes de sevrage, il est possible d’essayer un nouvel arrêt, de façon progressive sur plusieurs mois en diminuant d’1/4 voire d’un 1/8ème de dose toutes les 2 à 4 semaines (par exemple en râpant le comprimé). 

La durée et la qualité du sommeil ne sont pas les mêmes chez tout le monde. Les besoins de sommeil diminuent avec l’âge. 

L’insomnie peut être secondaire à d’autres problèmes, qui doivent être traités : douleurs, problèmes respiratoires, reflux gastro-oesophagien, anxiété, syndrome des jambes sans repos, apnées du sommeil…

Afin de limiter les problèmes d’insomnie, privilégiez les approches « non pharmacologiques » : 

– évitez les repas copieux ou l’alcool le soir (le sommeil qui suit est de mauvaise qualité, favorisant les micro-éveils),

– évitez de prendre un bain chaud avant le coucher (le réchauffement de l’organisme stimule l’éveil)

– évitez la consommation d’excitants dans les 6 heures précédant le repas : alcool, nicotine/tabac, caféine

– évitez de regarder la télévision au lit ; activez le mode « nocturne » sur les écrans de smartphones, tablettes… (la luminosité des écrans diminue le pic de mélatonine naturel après le coucher de soleil, associé au sommeil)

– favorisez une activité physique en fin d’après-midi (sans faire d’effort trop important dans les 4 heures précédant le coucher)

– arrangez-vous pour que le lieu de sommeil soit calme, frais.

– mettez en place un rituel de préparation au sommeil (lumière tamisée, musique douce, tisane, lecture, etc.) ; des séances de yoga-sophrologie peuvent faire partie de ce rituel

– supprimez les horloges à proximité du lit (la vérification fréquente de l’heure favorise l’insomnie)

Enfin, d’autres traitements peuvent être utiles en relai : valériane-aubépine (TRANQUITAL), mélisse, voire mélatonine LP ; thérapie cognitivo-comportementale…

En cas de nécessité de prise prolongée d’un hypnotique au-delà de 3 mois, il est pertinent de prévoir une consultation en « Unité des Troubles de la Veille et du Sommeil » (CHRU de Lille, hôpital Salengro – Pr Derambure, Pr Monaca – 03 20 44 59 62)

Pour en savoir plus sur la problématique des hypnotiques au long cours, vous pouvez vous rapporter à la notice du produit et/ou consulter les articles suivants :

– Haute autorité de santé. Rapport d’élaboration – Arrêt des benzodiazépines et médicaments apparentés : démarche du médecin traitant en ambulatoire. Juin 2015.

– Donnelly K. et al. Benzodiazepines, Z-drugs and the risk of hip fracture: A systematic review and meta-analysis. PLoS One 2017.

– Gunja N. In the Zzz Zone: The Effects of Z-Drugs on Human Performance and Driving. J Med Toxicol 2013.

– MacFarlane J. et al. Hypnotics in Insomnia: The Experience of Zolpidem. Clin Therapeutics 2014.

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[Affiche] Mais qu’est-ce que l’homéopathie ?

Après mon affiche pour la salle d’attente sur « comment faire une réanimation cardio-pulmonaire ? » en octobre 2016, j’ai décidé d’essayer de faire de « l’éducation à la santé » en salle d’attente en 2018 (bonnes résolutions, toussa).

Je ne sais pas trop ce que ça vaut : on sait que l’affichage en salle d’attente n’influait pas la vaccination anti-grippale (étude lilloise de 2014-2015) mais peut-être qu’une affiche « faite par le médecin » peut avoir un peu plus d’impact. Par ailleurs, on peut faire des affiches que la sécurité sociale (Ameli) ou la Haute autorité de santé ne feront pas pour l’instant… et puis, je suis toujours meilleur à l’écrit qu’à l’oral.

Bref, je commence par un message à mes patients pour limiter mes demandes d’homéopathie. J’ai mis la même licence BY-SA.

Affiche homéopathie (3058 téléchargements )

Edition du 10 janvier : il y avait une erreur (ça n’est pas des millions d’années de coca, mais seulement 5 ans, je me suis emmêlé bêtement dans mes calculs…) J’ai aussi refait la fiche suite aux diverses remarques glanées sur Twitter. Je pense que cette version est plus affichable dans mon cabinet.

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