[Fiction du mois] Le mystère de la chambre jaune (Grand feuilleton de France Culture)
Bon, c’est le 2ème billet « fiction du mois », mais j’avais envie d’en parler pour le dernier de l’année… Puisqu’on parlera podcast, je vous rappelle comme déjà fait ici que le calendrier de l’avent 2020 du Netophonix est en cours : Pépins sous la start-up ! Vous pouvez l’écouter sur le site Netophonix, sur les Podcasts Apple, sur Deezer, sur PodCloud et bientôt sur YouTube.
Bref, venons au sujet du jour ! Pendant tout le mois de novembre, du 2 au 29, j’ai écouté lors de sorties dérogatoirement autorisées (souvent pour promener ma fille en poussette) le grand feuilleton de l’été de France Culture.
J’avais lu le roman de Gaston Leroux en septembre 2003, relativement rapidement pour moi (en moins d’un mois…). J’en gardais le souvenir d’un roman policier génial, avec un incroyable mystère en chambre close, des rebondissements parfois excessifs (le côté feuilleton sans doute) et un personnage principal un tantinet agaçant – Joseph Rouletabille et son bon bout de la raison semblant plus prétentieux que son homologue Hercule Poirot et ses petites cellules grises. Quand j’y repense aujourd’hui, très à distance, mon premier « roman » fini en août 2004 (jamais publié, jamais soumis à éditeur non plus), « le vol de la colombe » me semble avoir emprunté quelques éléments au roman de Gaston Leroux !
Quelques mois plus tard, j’ai découvert le film de Bruno Podalydès avec son frère Denis dans le rôle titre, et notamment Pierre Arditi dans le rôle de Frédéric Larsan. J’en gardais le souvenir d’une adaptation plus loufoque que le roman ; le format cinéma de 2h ne permettait toutefois pas de jouer autant autour du (des) mystères que le roman.
Et donc… en novembre 2020, sur le bon conseil de François TJP, j’ai découvert le grand feuilleton de l’été de France Culture.
Ce n’était pas mon premier « grand feuilleton France Culture ». J’ai déjà écouté quelques adaptations de Tintin (le lotus bleu, les 7 boules de cristal) et l’an dernier « Le mystérieux Docteur Cornélius » adapté du roman-feuilleton de Gustave Le Rouge (35 épisodes de 30 minutes, que j’ai écouté au fil de courses à pied…).
Autant je trouvais quelques lenteurs dans « le mystérieux docteur Cornélius », et des rebondissements abracadabrantesques… autant, j’ai été complètement séduit par l’adaptation du mystère de la chambre jaune !
Il s’agit ici d’une rediffusion du feuilleton radiophonique de 1983, réalisé par Jean-Jacques Vierne (réalisateur de… Tintin et le mystère de la toison d’Or), avec Philippe Nicaud dans le rôle de Rouletabille (il avait joué le faux mari de Mireille Darc dans Pouic-Pouic), Philippe Derrez dans le rôle de Sainclair (il est aussi l’adaptateur du roman pour l’audio) et François Maistre dans le rôle de Frédéric Larsan (… avec une voix qui m’évoque volontiers Pierre Arditi, je l’imaginais du coup avec sa tête pendant toute l’écoute !)
Au fil des 25 épisodes de 30 minutes, je retrouvais à la fois le côté loufoque du film (moins marqué dans le roman dans mon souvenir), ainsi que le détail et l’épaisseur du mystère du livre. Je n’ai qu’un seul regret : que la suite directe, le Parfum de la Dame en Noir, n’ait pas été adapté par la même équipe…
N’hésitez pas à rester jusqu’à la fin de chaque épisode, car il y a régulièrement des anecdotes sur Gaston Leroux (on y apprend notamment qu’après chaque fin de roman, il tirait des coups de revolver depuis son balcon pendant que sa famille cassait de la vaisselle – le WTF est total), sur sa carrière de journaliste, son roman, son manuscrit, sur Rouletabille…
Une anecdote à la fin de l’épisode 12 rapporte que la soeur d’Agatha Christie lui aurait lancé, après lui avoir fait découvrir le roman de Gaston Leroux : « tu crois que tu pourrais imaginer une intrigue aussi envoûtante que celle qui dénoue Rouletabille ? » Finalement quand j’imaginais Rouletabille comme un personnage proche d’Hercule Poirot, je ne le voyais pas comme un de ses « pères » spirituels !
Et si vous écoutez la fin, n’oubliez pas également d’écouter à chaque fois l’introduction qui vous plongera aussitôt dans l’ambiance par sa musique gracieuse, ses violons mélancoliques et cette phrase qui vous restera longtemps en tête…
« Le presbytère n’a rien perdu de son charme, ni le jardin de son éclat… »