#CNGE2018 : on y va !

Ça y est ! A partir de demain, le Congrès National des Garagistes Enervés a lieu à Tours, et on va brûler du pneuuuuuu ! \o/

Ah non, pardon, apparemment c’est le congrès national des généralistes enseignants et on va parler de marguerites et de concepts de médecine générale… Bon, c’est bien aussi.

Ne laissons pas Rémi ainsi...

Ne laissons pas Rémi ainsi…

J’y serai donc de l’ouverture (mercredi midi) à la clôture (vendredi soir), avec 4 présentations orales et 5 posters. J’essaierai d’y placer certains mots de Twittos : Dinosaure (DrPetronille) – Piscine (Nessajel) – Margoulin (Nessajel) – Licorne (Anna_L0g) – Tintinnabuler (LiseCG) – Conciliabule (MrFDA69) – Polynésie (docWillow) – Congélateur (docLilie) – Péremptoire (babou222) – Capillotracté (ElliotReid_MD) et Disruptif (docteurluxx). J’essaierai aussi de remplir le bingo…

Il est probable que je tweete assez largement sur les communications suivies, au cas où il y aurait des followers intéressés (et qui n’auraient pas pu faire le déplacement). Je vais essayer de tweeter sous forme de fil (les dernières versions de Twitter le permettent), c’est-à-dire en ne publiant qu’à la fin de la session, pour éviter d’inonder vos TL et pouvoir faire des threads un peu plus propres.

Si, malgré cette délicate attention, vous ne voulez pas entendre parler de ce congrès, je vais ajouter le hashtag #CNGE2018 partout et vous pourrez donc le muter :

Enfin, peut-être que vous serez là-bas et qu’on s’y croisera. A la fin, nous aurons tous quelques nouvelles idées d’enseignement, de méthodologie ou thématique de recherche voire d’amélioration de pratique clinique – mais globalement, soyons honnêtes, nous ne deviendrons pas des méga-super-soignants qui font tout bien au terme des 3 jours (aucun congrès ne permet ça), et finalement nous aurons appris moins de choses qu’en passant réellement 3 jours pleins à se former (… les congrès, ça se rapproche du cours magistral hein, il parait qu’on n’en retient pas grand-chose ^^).
Mais ça n’est pas grave : comme moi, vous avez dépensé plusieurs centaines d’euros (inscription, transport, hôtel), posé 3 jours de vacances non-payées, consacré de nombreuses heures pour vos communications orales et posters, et vous allez avoir une semaine surchargée dès votre retour…

Il doit donc y avoir une autre raison à notre réunion à Tours : peut-être les échanges conviviaux, peut-être la grande IRL du Twitter médical sous forme de communauté de la Marguerite… ou peut-être plus largement l’envie de s’amuser. Alors que le fun commence ! \o/

Poster 108 3/4, malheureusement non retenu

Poster 108 3/4, malheureusement non retenu

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A propos du dossier médical partagé (DMP) en quelques threads

Ceci est le premier billet de blog lancé sur la toile après l’ère de Stan Lee. RIP.

La semaine dernière avait lieu la conférence du directeur de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie et de la Ministre de la Santé sur le dossier médical partagé. Je n’ai pas écouté la conférence, mais j’en ai lu quelques brides.
Il y a des annonces, c’est sûr. Par exemple celle-ci.

C’est hyper pratique en réalité, notamment pour un patient qu’on ne connait pas et qui a une connaissance partielle de son traitement (« euh, la pilule bleue et jaune du matin, puis le sachet là le midi »). Bon, c’est vrai que ça existe déjà dans nos logiciels, mais là en plus c’est PARTAGÉ avec le patient et surtout avec ceux qui ont des logiciels qui ne le permettaient pas… 

Obtenir l'historique des remboursements en deux clics

Obtenir l’historique des remboursements en deux clics

Alors, bien sûr, si on avait la possibilité de redémarrer une partie du jeu « La France » à partir de zéro, comme on redémarre une partie de Mario, Zelda ou autre, eh bien oui, avoir des données de santé facilement partageables serait un gain de temps, d’argent, d’énergie, de ressources humaines, et de données disponibles pour la recherche absolument inestimable. Il y aurait des questionnements en matière d’éthique et de sécurité, mais globalement ça serait formidable. On aurait des gens qui seraient payés pour vérifier la qualité des données, et des soignants tellement nombreux sur le territoire qu’on pourrait prendre 30 minutes en consultation pour remplir des petits questionnaires validant les codages faits dans ces dossiers.

Sauf qu’a priori, le reboot n’est pas faisable, et il faut donc soit imposer le DMP, soit faire avec l’existant.

Imposer le DMP, ça n’est pas prévu, et tant mieux. (J’en profite pour mettre ce premier lien qui est un bon résumé du projet). 

Et l’existant, c’est quoi ?

1 – un DMP dans lequel on a mis pas mal d’argent (pour ne pas ressortir une autre expression) depuis 2004 et que, pour des raisons probablement liées au biais cognitif des coûts irrécupérables (voir ici la super vidéo de David Louapre), l’Etat ne parvient jamais à réformer complètement, donnant toujours l’impression d’un train de retard – avis personnel (thread 1, thread 2).

2 – tout un tas de logiciels en ville, en milieu hospitalier, en EHPAD, de qualité très variable (certains très bons, certains ayant obtenu une certification leur ayant permis d’être commercialisés en dépit du bon sens), qui n’arrivent pas à communiquer entre eux pour des raisons pratiques, légales ou stupides (thread 3, thread 4).

3 – aucun lien de communication entre les logiciels existants et le DMP, alors que la démographie médicale actuelle impose de faire des choix.

En gros, pour une consultation avec un vaccin au décours de celle-ci (ou un suivi du nourrisson, etc.), le médecin prend déjà le temps de remplir son dossier et son carnet de vaccination électronique, le carnet de vaccination papier (ou carnet de santé) du patient, une feuille de soins papier/électronique (pour que la CPAM rembourse le patient qui a cotisé à la CPAM pour être remboursé)… voire un dossier supplémentaire s’il est en visite en EHPAD (ce qui, avec le vieillissement de la population, va plutôt devenir de plus en plus fréquent).
S’il n’y a pas de lien de communication et si on doit dupliquer le remplissage de dossier sur un autre logiciel pour chaque consultation, personne ne le fera. Parce qu’on manque de médecins. Parce qu’on manque de temps médical (thread 5). Et le manque de temps médical est d’ailleurs bien connu par ceux qui « vendent » le DMP.

Ce tweet m’a agacé (que celui qui ne s’est jamais agacé tout seul devant un tweet me paie la première bière).

« On manque de temps médical » alors « le patient va ouvrir lui-même son DMP ».
Je… ? « On manque de boulangers » alors « le client va apporter lui-même sa farine à son boulanger ». A quel moment il faut trouver que c’est une super idée au juste ?
Au cas où ça ne serait pas clair : le problème est beaucoup moins l’ouverture que le remplissage du DMP.
Par contre, c’est vrai que si le patient a investi du temps et de l’énergie dans l’ouverture de son DMP, ce sera lui qui fera pression auprès des médecins pour remplir le DMP… Et la pression des patients ça marche pas si mal : c’est même pour ça que les deux mots les plus manuscrits par les médecins sont « NON SUBSTITUABLE ».
La prochaine étape devrait donc être une campagne d’envergure pour dire aux patients « ouvrez votre DMP : améliorez votre santé » (en plus ça rime). D’autant qu’il est prévu qu’il y aura 40 millions de dossiers ouverts sous 5 ans, je ne vois pas comment ils pourraient y parvenir sans des messages globaux incitatifs.

Le forcing, ça peut finir par payer… mais si on veut vraiment passer un jour au DMP (sans rebooter le jeu « la France »), il faudra probablement passer par une étape de prise en considération des problèmes existants. Allons-y pour une vision de la santé en 2018 autour de la thématique du DMP, avec les quelques threads annoncés plus haut (il faut cliquer sur le tweet et dérouler si ça vous intéresse). 

Thread 1 Sur l’aspect pratique du DMP :

Thread 2 Sur la sécurité du DMP :

Thread 3 Sur le partage des données à l’hôpital en 2018 :

Thread 4 Sur la qualité douteuse de certains logiciels en EHPAD en 2018 :

D’autres Twittos ont balancé d’autres noms de logiciels de grande « qualité ».

Thread 5 Sur la difficulté de l’Etat à capter que le problème de la santé, c’est qu’on manque de temps à cause notamment du creux du numerus clausus qui est de leur faute en fait, un peu, donc bon, voilà, hein (thread 6).

Bonus Thread 6 Sur le creux du numerus clausus

Au total, je vois 3 sorties actuellement pour le DMP tel qu’il a été pensé :

  • l’imposer à tout le monde, en supprimant les logiciels métiers. Ca n’est pas possible et ça n’est pas prévu actuellement.
  • l’abandonner malgré les 14 ans de développement et régler les problèmes qui continuent à pourrir la vie de tout le monde depuis ce temps. Il y en a quelques-uns cités dans les threads. Ca serait déjà un progrès…
  • le rendre capable de communiquer avec tous les logiciels de façon ultra simple ET efficace. 2 logiciels identiques dans 2 hôpitaux différents n’arrivent déjà pas à communiquer, donc c’est mal barré. Mais c’est vraiment la seule solution que je vois pour que ça fonctionne. Et quand ça fonctionnera, que ça sera simple, que ça sera archi sécurisé, alors ça sera utile pour tout le monde (patients, professionnels de santé, chercheurs…). Excelsior !

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Créer facilement un bot inutile et rigolo sur Twitter

(Pour les internes ayant commencé hier, bon courage ! Il y a une page qui vous est dédiée par ici… Pour ceux qui changent de stage, de statut… bonne redécouverte !)

Il y a une dizaine de jours, un tweet m’a agacé. Je sais, c’est follement original, personne n’est jamais agacé sur Twitter !

Cette fois, ça a tourné à la création (inutile mais amusante) d’un bot de création de titres médicaux pour journaux grand public (du style « c’est officiel, la lavande a les mêmes effets apaisants que le Valium » qui ne sort d’absolument nulle part : en gros, des souris qui sniffaient de la lavande dans un labyrinthe obscur étaient assez apaisées pour continuer leur exploration. « C’est officiel » semble un peu excessif).

Là où tout a commencé...

Là où tout a commencé…

Sur le site https://cheapbotsdonequick.com, effectivement la création est hyper simple. J’ai essayé de l’expliquer oralement à @DrJohnFa mais c’est galère, donc je vais simplement en faire un billet…

La première étape est de créer un compte Twitter dédié au bot (donc il faut une boîte mail pas encore utilisée pour un compte Twitter…). Vous pouvez l’habiller un peu. Pour ma part, j’ai choisi un comics tombé dans le domaine public : Captain Science.

Capture d’écran 2018-11-04 à 10.18.24

La deuxième étape est de créer le bot sur le site https://cheapbotsdonequick.com. Et effectivement, @akaAgar ne ment pas quand il dit que c’est très simple :

  • vous définissez la syntaxe de votre tweet dans « origin ». Si vous faites un bot « amour de l’universitaire » par exemple, vous pouvez dire « J’adore la science », « Oh que j’aime la recherche ! », « C’est moi ou il n’y a rien de mieux que l’enseignement ? » (à chaque fois séparé par des virgules et entre guillemets) ;
  • c’est bien mais c’est un peu limité évidemment, si vous voulez que votre bot tweete au moins une fois par jour… donc l’étape suivante c’est de créer des « alternatives » en utilisant la syntaxe suivante : #MotAlternatifDeCeQueVousVoulez#
  • ici, vous pouvez remplacer ce que vous avez mis dans « origin » par « J’adore #TrucQueJadore# », « Oh que j’aime #TrucQueJadore# », « C’est moi ou il n’y a rien de mieux que #TrucQueJadore# ? »
  • et ensuite vous définissez #TrucQueJadore# par « la science », « la recherche », « l’enseignement ». Vous avez déjà multiplié les possibilités : « J’adore la science », « J’adore la recherche », « J’adore l’enseignement », « Oh que j’aime la science », etc.
  • vous pouvez aller plus loin et imbriquer des « alternatives » dans d’autres alternatives » ! Ainsi dans #TrucQueJadore#, vous pouvez ajouter « la science des #Peuples# » et définir ensuite #Peuples# par « Incas millénaires », « amateurs de vaudou », « peuples sous-marins de l’Atlantide submergée »
  • etc.

Quelques pièges à éviter : attention aux singulier/pluriel ou masculin/féminin ; le mieux est d’intégrer le maximum de ces informations dans les alternatives (je n’ai pas écrit « science, recherche, enseignement » mais « la science », « la recherche », « l’enseignement »).

La troisième étape est de définir les modalités du bot : 1 publication toutes les 10 minutes à 1 publication par an… Vous pouvez également utiliser le même type de code pour que votre bot réponde à vos interlocuteurs (ou vous pouvez aussi garder la main en l’incluant dans votre app Twitter, c’est sympa aussi ^^)

Et la dernière étape, c’est penser à appuyer sur Save… 😉 Voilà, vous avez créé votre bot !

 

Bonus Track : pour illustrer un peu ce que j’ai dit au-dessus, voici le code (intégral aujourd’hui) de ce petit bot.

{
« origin »: [
« C’est officiel : #FakeMed# a #Effet# que #LeMedicament# (d’après #Article#). »,
« C’est prouvé par #Article# : #FakeMed# a #Effet# que #LeMedicament# ! »,
« #SuperNouvelle# ! Ce matin, #Article# montre que #FakeMed# a #Effet# que #LeMedicament# ! »,
« Hier, #Article# a montré que #LeMedicament# peuvent avantageusement être remplacés par #FakeMed#. #SuperNouvelle#, non ? »,
« Le saviez-vous : #FakeMed# a #Effet# que #LeMedicament# (sans les effets secondaires) »,
« Et si #FakeMed# avait #Effet# que #LeMedicament# ? C’est ce que nous dit cet article ! »],

 

« FakeMed » : [« le thym de votre jardin », « la chlorophylle des algues de la mer du Nord », « le piment de Cayenne finement moulu », « le cumin », « le cacao à 70 % importé du Mexique », « le miel de lavande des apiculteurs français », « un mélange de quinoa et de coco », « le lait de soja », « le beurre de tofu », « l’homéopathie », « le thé vert », « une seule fleur de Bach », « 6g de sels de Schüssler »],

 

« Effet » : [« les mêmes vertues », « le même effet », « les mêmes effets », « la même efficacité », « les mêmes propriétés », « les mêmes bénéfices attendus », « autant d’effets cliniques », « autant d’efficacité », « un meilleur effet thérapeutique », « plus d’efficacité »],
« SuperNouvelle » : [« Époustouflant », « Fantastique », « Exceptionnel », « Incroyable mais vrai », « Grande nouvelle pour la science », « Jour de liesse pour la médecine », « Ne cachons pas notre joie », « Cliquez rapidement »],

 

« LeMedicament » : [« les antidépresseurs », « les médicaments anti-cholestérol », « les anxiolytiques », « les traitements contre le cancer », « les substituts nicotiniques », « les pommades des dermatologues », « le paracétamol », « les plus puissants anti-douleurs », « les plus puissants antibiotiques », « le vaccin anti-grippal », « les vaccins »],

 

« Article » : [« l’article d’un chercheur #Source# que nous n’avons pas lu », « une brève de nos collègues du New York Times citant un article récent à ce propos », « le tweet d’une équipe Inserm dirigée par un scientifique #Source# », « un article relayé par un bandeau déroulant sur BFMTV », « le post Facebook d’un chercheur #Source# », « un article disponible sur le NEJM dont nous avons lu le résumé sur FranceInfo », « un article dans une revue prédatrice qui envoie des mails aux auteurs pour publier chez elle », « un article de 1962 sauvé de l’oubli par un chercheur #Source# »],

 

« Source » : [« Indien n’aimant pas le curry », « Tchèque amateur de musique classique », « Dunkerquois n’aimant pas la mer », « Marseillais mais non-pratiquant », « pro-Brexit », « aimant vermifuger ses enfants », « homéopathe qui dévaccine avec des granules magiques »]
}

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Démences, billet 2 : principaux types de démences

On poursuit sur l’exploration des démences… Attention, ces billets sont denses, et évidemment pas rigolos… C’est vraiment pour ceux que ça intéresse ! ^^

Les critères diagnostiques cités dans le premier billet sur les démences permettent de retenir un diagnostic de démence. La démence est un syndrome clinique causé par la neuro-dégénérescence, qui implique un déclin progressif des capacités cognitives et de la capacité de mener une vie autonome  [21]. Nous aborderons ici les principaux types de démences, repris dans la classification de la CIM-10 : la démence d’Alzheimer, la démence vasculaire, la démence à corps de Lewy, la démence mixte, la dégénérescence lobaire fronto-temporale, la démence secondaire à l’abus de substances psychoactives et les troubles cognitifs liés à d’autres affections. Nous détaillerons uniquement les différents critères diagnostiques utilisées en 2018 pour la maladie d’Alzheimer.

Commençons par un petit résumé visuel…

Infographie

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Twitter et #DocTocToc : aussi un sujet de recherche…

Je crois que je viens, sans le vouloir, d’écrire un triptyque.
Il y a 15 jours, je proposais dans un billet pour les néo-internes quelques « outils » utiles, dont la plupart viennent de Twitter (#DragiWebdo qui a fêté son 200ème billet, les sites recensés par Michel Arnould… et Twitter lui-même !). Twitter est apprécié par les médecins (c’est la thèse d’Aurélie Dol dirigée par Matthieu Calafiore qui le dit).
La semaine dernière, je parlais de l’eczéma… et en filigrane la « puissance » de Twitter pour obtenir rapidement plusieurs avis et expériences pour des questions sans réponse univoque. C’est l’occasion parfaite aujourd’hui pour parler de ce hashtag #DocTocToc (ou #DocsTocToc), qui est un sujet intéressant à plein d’égards :

  • au quotidien, il permet à plein de praticiens d’avoir une réponse rapide à des questions de tout ordre (dermatologie, administratif, infectiologie en général…)
  • ces réponses sont souvent multi-professionnelles : généraliste, dermatologue, interniste, pharmacien, infirmier, étudiant…  Cette variété de réponses est même possible pour des gens ayant peu de followers (des Twittos convaincus mais non pratiquants) grâce au robot @DocTocTocBot codé par le Dr Jérôme Pinguet (@MedecineLibre)
  • le mot-clé permet aux professionnels de santé, par la lecture de questions et de réponses, de se former et faire de la veille  (en plus la lecture de questions de confrères permet parfois de lever un « scotome » – c’est-à-dire découvrir des réponses inattendues à des questions qu’on ne se serait même pas posées !)
  • il permet éventuellement à des autres lecteurs (patients, par défaut ^^) de voir un peu les arcanes de nos métiers, et faire passer un peu le message qu’on baigne dans l’incertitude, dans les croyances, dans les données scientifiques éparpillées, etc.,
  • pour les enseignants, ça peut être une source très utile de formation, puisque les questions révèlent des problèmes du quotidien (régulièrement administratif, dermatologique, infectieux…)
  • il constitue in fine un sujet de recherche potentiel et plusieurs thèses ont été menées dessus. Je connais au moins 4 thésards qui ont travaillé dessus : Sophia Serhrouchni (dirigée par Alexandre Marmatel), Adrien Salles (dirigée par Isabelle Cibois-Honnorat), Clotilde Berne (dirigée par Christophe Trivalle) et Jihann Bouarfa (dirigée par moi).

Petits messages clés de ces 4 thèses, qu’on peut retrouver en cherchant tout seul :

  • Concordance diagnostique entre les centres de télédermatologie et les réseaux sociaux utilisés comme outil de télémédecine comparativement aux experts (le lien mène à un résumé publié de communication en congrès) : les médecins utilisant les réseaux sociaux pour des avis sur les photos sont satisfaits (7,6/10), le nombre de bonnes réponses est similaire en télédermatologie et dans les réseaux sociaux (55 % et 60 %) avec une concordance moyenne. Il y a significativement plus de bonnes réponses lorsqu’un dermatologue répond sur les réseaux sociaux. 

  • Analyse du discours médical sur Twitter (le lien mène à un live-tweet de la thèse par @ICH8412) : l’analyse de 12 716 tweets utilisant le hashtag #Doc(s)TocToc entre juin 2012 et mars 2017 montre que 58 % des tweets viennent de médecins généralistes, qui twittent pendant leurs heures de travail ; les questions concernent des sujets variés de gynécologie, neurologie, infectiologie, pédiatrie, cardiologie, dermatologie, administratif

  • Bénéfices et inconvénients de Twitter pour communiquer et s’informer entre médecins généralistes : je n’ai pas d’informations (pas disponible a priori)… [EDIT du 31 octobre] La thèse vient d’être soutenue aujourd’hui et le directeur de thèse (Christophe Trivalle) en a fait un résumé sur Twitter 😉 Les médecins généralistes utilisateurs trouvent que Twitter est intéressant pour… se divertir (90 %), la formation continue (à 87 % !), rompre l’isolement (81 %), échanger sur les pratiques (67 %), prendre un avis sur un patient (à 60 %) et étendre son réseau (52 %). Les inconvénients principaux sont : les violences en ligne (71 %), le temps consacré (pour 61 % vs 39 % encore dans le déni :D), les problèmes éthiques (47 %).
  • #Doctoctoc / #Docstoctoc : Twitter comme outil d’entraide entre médecins (le lien mène au résumé sur le site de thèse) : l’analyse manuelle de 494 tweets entre mars et mai 2017 a montré que 90 % d’entre eux avaient une réponse, dont 13 % avec une source, 33 % avec plusieurs avis convergents.

Voilà voilà… Jérôme Pinguet critiquait dernièrement le fait que ces thèses sur Twitter ne soient pas accessibles. J’ai voulu tester ci-dessus et récupérer les informations… ça n’est pas évident en effet :-/ C’est dommage que l’analyse des données publiques soit privée…

Je mets donc ici à disposition la thèse de Jihann. Cette dernière étude sera présentée au congrès du CNGE sous forme de poster, en novembre 2018… cinq ans après mon premier poster (que j’avais fait très rapidement et n’avais pas pu présenter pour raison familiale) au même congrès, sur le même thème 😉 Je vous parlerai de ce congrès dans un prochain billet ! A mardi !

PS : Hier, j’ai reçu mes 5 bouquins du livre que j’ai écrit au premier semestre 2018 (surtout entre mars et juin pour être honnête). C’est toujours un plaisir certain de voir un projet finir de se concrétiser. Je vous reparlerai du déroulement dans un prochain post également 🙂

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