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Et si c’était un infarctus sur un embol septique intra-coronarien post-endocardite sur une toxicomanie masquée révélant un Münchhausen par procuration ?

Cas clinique. Les non-médecins ont le droit de jouer, c’est même plus drôle.

Jeannette a 7 ans. Elle va bien. Sa soeur va bien. Son frère va bien. Ses parents vont bien. Le seul être vivant malade à proximité est le chien du voisin, avec lequel elle ne partage finalement que peu de « matériel génétique ».

Pour Jeannette, depuis cet été, les lundis, c’est piscine. Elle y va avec son cousin et sa tante, elle commence à savoir nager en battant frénétiquement de ses deux bras allumettes dans l’eau. Aujourd’hui, elle y arrive un peu fatiguée, après avoir repris l’école et le sport scolaire. En sortant, vers 19h, elle déclare avoir faim – ce qui semble plutôt un signe de bon fonctionnement de son hypothalamus. Dans la voiture, enchaînant les virages à vive allure, elle dit « ne pas se sentir bien », et la maman constate en effet une pâleur et des sueurs. Jeannette bâille beaucoup, se sent nauséeuse, a mal à la tête… Tout ça passe dès que Jeannette met le pied hors de la voiture…

Le lendemain, elle présente un épisode tout à fait similaire, dans des circonstances différentes. En effet, revenant de son heure et demie d’équitation, à nouveau bringuebalée dans la voiture, Jeannette dit avoir faim, est pâle, a des sueurs froides.

Petite décharge d'adrénaline et sueurs froides

Ca fait froid dans le dos d’être en stress, hein, James ?

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Le poinçonneur des malades (ou essai de description de la dureté d’une peau humaine standard)

« J’fais des trous, des p’tits trous, encore des p’tits trous ; des p’tits trous, des p’tits trous, toujours des p’tits trous » chantait Serge Gainsbourg.

Je ne suis pas le Poinçonneur des Lilas, mais j’ai déjà fait pas mal de p’tits trous dans ma vie.
Je les ai faits dans des gens. Des enfants, des gentils, des jeunes, des douillets, des garçons, des filles, des adultes, des fêtards, des vieillards, des gentils, des hyperactifs, des manuels, des dépressifs, des maladroits… Beaucoup de genre de gens, qui avaient tous le même problème : une plaie.

Je ne vais pas vous réexpliquer la suture, je pense l’avoir fait de façon relativement exhaustive dans ce billet aux allures de masterpiece (à l’échelle de mon petit blog, évidemment ! C’est juste pour vous inciter à le (re)lire ;)) Je veux quand même revenir sur un point, dont on ne parle pas assez. La peau, c’est costaud. La peau, c’est très élastique et résistant. La peau, c’est kloug.

Et ça, les patients ne s’en rendent pas compte.

C'est mou à l'extérieur, à l'intérieur c'est comme de la pierre.

C’est mou à l’extérieur, à l’intérieur c’est comme de la pierre.

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« Ils cherchent mais… »

C’était une soirée normale au CHR. Les infirmier(e)s de nuit venaient de relayer leurs collègues de l’après-midi, le tour des constantes et médicaments était fait depuis un moment, et les lumières des couloirs étaient éteintes ; bref, il était 21 heures, et tout l’hôpital semblait endormi. Ça et là résistaient tout de même (encore et toujours) au sommeil envahissant quelques patients, qui regardaient la télévision en montant le volume, à cause de leur presbyacousie, de la télé hurlante de la chambre d’à côté ou des piles usagées de leur télécommande.

Dans la bibliothèque, je dictais et corrigeais quelques courriers de patients sortis la semaine précédente (on s’amuse comme on peut). Au beau milieu d’une phrase, j’entendis un bruit de pantoufles traînant sur le sol. Si ce n’est pas rare d’entendre un pas franc (l’heure de sortie des familles), ou un pas tranquille (le retour d’un patient fumeur, las de son hospitalisation qui traîne), il est plus surprenant d’avoir affaire au bruit pathognomonique des charentaises mal chaussées raclant le sol.

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Un matin à l’hôpital

Je suis infirmier. Je me lève dès potron-minet (sans jamais voir de postérieur de chat, remarquez), je bois un café bien serré, je me douche, je prends le métro à une heure où les accès ne sont pas bien plus ouverts que mes neurones, et j’arrive à l’hôpital quand les lumières du hall éclairent encore péniblement des couloirs endormis. Dans la salle de repos, sous des couettes d’un orange douteux et d’un âge certain, qui donnent des démangeaisons à la simple idée d’un contact cutané, les collègues de nuit me parlent des problèmes autour d’un café chargé de tous nous réveiller. Ça s’annonce compliqué aujourd’hui.

Je fais un premier tour, pendant lequel je demande aux patients comment s’est passée la nuit, prends leurs constantes (thermomètre dans l’oreille, brassard autour du bras, saturation au bout du doigt) et j’en profite pour piquer les bilans que les internes ont prescrit la veille, souvent sans être convaincus de l’intérêt de la chose, mais bon, « pour voir ».

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De l’autre côté du chat

J’ai découvert Dans Ton Chat (DTC) à l’époque où ça s’appelait Bashfr. Ce site, hautement recommandable pour tous ceux qui aiment l’humour geek, est constitué d’un recueil des meilleures discussions IRC. C’est comme un zoo, où on peut croiser des joueurs de CS (Counter Strike) qui vivent enfermés chez eux, vivant au rythme des journées virtuelles sur WoW (World of Warcraft), et que les parents laissent devant leur PC quand ils partent en vacances avec le chien. Bref, Dans Ton Chat c’est une société d’asociaux.

Et il m’est arrivé d’y lire des commentaires désopilants d’informaticiens d’entreprise désespérés par les noobs en informatique… Ça me fait toujours bien marrer, parce que les requêtes sont souvent empreintes d’un non-sens croustillant.

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