Monthly Archives: octobre 2013

Ordonnance gastronomique

Au cours de nos consultations, visites, tours hospitaliers, il arrive qu’on croise des patients dont la liste de traitement ressemble furieusement à un Best-Of de la pharmacie du coin.

Je me souviens d’une patiente… Elle avait été suivi par des gastros, des endocrinos, un pneumologue, un neurochirurgien, un ophtalmo, et bien sûr par un médecin généraliste. C’est ce dernier qui avait demandé une hospitalisation pour diminuer une improbable ordonnance de 23 médicaments par jour (soit 66 comprimés, le chiffre de la bête).

Devant l’ordonnance, nous n’avions pas fait le vide du jour au lendemain sans connaître la patiente, au dossier relativement complexe… Chaque matin pendant une semaine, je m’amusais (littéralement) à supprimer un ou deux médicaments qui ne me semblait plus utile. J’ai pris un plaisir certain (et partagé avec mes chefs) à supprimer 8 comprimés de dompéridone, 6 de lopéramide, 6 ultralevures, 6 météospasmyl par jour… Ca n’a rien modifié sur le plan digestif : elle n’avait ni douleurs ni diarrhées à l’entée, et c’était identique à la sortie. Elle avait eu des diarrhées motrices pendant un temps, sans étiologie retrouvée, et le traitement était resté sans réévaluation. Le prenait-elle encore vraiment ? Difficile à dire, vu l’absence de modification à l’arrêt.
7 jours plus tard, la patiente sortait avec 12 médicaments et un projet de sevrage pour 4 d’entre eux (elle avait quand même un diabète de type 2 avec microangiopathie, neuropathie, ainsi qu’un asthme et des douleurs sur canal lombaire étroit). Pas mal.

En médecine libérale, afin d’aider au sevrage, je pense que j’aurais utilisé Theriaque et son analyse d’ordonnance (l’inscription est gratuite). Voire que j’aurais partagé l’information avec la patiente pour lui expliquer qu’un mélange de médicaments n’est jamais anodin.

Aujourd’hui, j’ai lu ce tweet de @NoSuperDoc, déclencheur de ce billet :

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Et si c’était un infarctus sur un embol septique intra-coronarien post-endocardite sur une toxicomanie masquée révélant un Münchhausen par procuration ?

Cas clinique. Les non-médecins ont le droit de jouer, c’est même plus drôle.

Jeannette a 7 ans. Elle va bien. Sa soeur va bien. Son frère va bien. Ses parents vont bien. Le seul être vivant malade à proximité est le chien du voisin, avec lequel elle ne partage finalement que peu de « matériel génétique ».

Pour Jeannette, depuis cet été, les lundis, c’est piscine. Elle y va avec son cousin et sa tante, elle commence à savoir nager en battant frénétiquement de ses deux bras allumettes dans l’eau. Aujourd’hui, elle y arrive un peu fatiguée, après avoir repris l’école et le sport scolaire. En sortant, vers 19h, elle déclare avoir faim – ce qui semble plutôt un signe de bon fonctionnement de son hypothalamus. Dans la voiture, enchaînant les virages à vive allure, elle dit « ne pas se sentir bien », et la maman constate en effet une pâleur et des sueurs. Jeannette bâille beaucoup, se sent nauséeuse, a mal à la tête… Tout ça passe dès que Jeannette met le pied hors de la voiture…

Le lendemain, elle présente un épisode tout à fait similaire, dans des circonstances différentes. En effet, revenant de son heure et demie d’équitation, à nouveau bringuebalée dans la voiture, Jeannette dit avoir faim, est pâle, a des sueurs froides.

Petite décharge d'adrénaline et sueurs froides

Ca fait froid dans le dos d’être en stress, hein, James ?

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