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Les courriers de la Mort – Elections présidentielles du 22 avril

La Mort

Partout

Monsieur le Futur Président de la République
Palais de l’Elysée
55, rue du faubourg Saint-Honoré
75008  Paris

Paris, le 20 avril 2012

Objet : Ministère de la Mort.

Sieur,

Je ne sais pas encore qui vous êtes. J’ai bien lu tous les programmes de l’élection présidentielle qui a lieu après-demain et la plupart m’ont déçu. J’avoue que j’aimerais bien que vous vous prénommiez François – non pas uniquement parce que ça sonne comme Français.

La plupart des autres programmes m’ont déçu.

J’ai trouvé que M. Huxley avait perdu beaucoup de son talent, lors de la rédaction des promesses de Mme Le Pen. Il y a bien sûr encore tout de la dystopie, entre surveillance accrue et peur de l’autre, mais globalement, c’était bien moins bon que 1984.

Dans le texte de M. Cheminade, j’ai bien reconnu la patte scientifique et visionnaire de M. Verne. Toutefois, même si le Diable est parfois présent dans ses anciens textes (comme Maître Zacharius ou l’horloger qui avait perdu son âme), je ne savais pas qu’il donnait maintenant dans le conspirationnisme anti-Wall Street, en insistant grossièrement avec des répétitions faciles. Enfin, M. Verne ne prend pas beaucoup en compte la dimension écologique. C’est important les fleurs. Ça garnit les tombes.

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C’est un lupus.

Je vous ai souvent raconté mes misères d’externe : mes bons en dermatologie, mes négociations de scanner ou d’IRM en urgence quand j’étais en médecine interne ou mes classements de biologie lors de mon stage d’endocrinologie. Une fois n’est pas coutume, je vais vous faire profiter d’une anecdote où j’ai l’air malin. C’est rare, et je me dis que je devrais le faire plus souvent, pour rester dans l’Histoire d’un service. Quand on narre ses gardes dans les moindres détails, en insistant sur les difficultés ou en détaillant chaque moment angoissant, on finit toujours par être nommé « el poissardos del service ». Moi, personne ne se souvient de mes gardes…

Pourtant, j’ai déjà été réveillé à 4h30 du matin pour aller dans le service le plus loin de l’hôpital pour un patient présentant une anémie à 6 g/dl, avant de devoir courir dans les couloirs pour retourner aux urgences voir un homme avec une pancréatite aiguë hyperalgique, tandis que 3 autres patients étaient en train d’être installés.

Une fois, j’ai dû appeler le SMUR d’Arras et organiser le transfert au caisson hyperbare de Lille d’un patient neutropénique d’hématologie, au chevet duquel j’ai été appelé à 8h25 pour une suspicion d’embolie gazeuse, devant sa dyspnée secondaire à la désadaptation de son cathéter. Ma garde devait finir à 8h30 et je suis parti à 10h15…

Quand j’étais externe, en stage de médecine interne au CHU, on m’a demandé d’aller seul présenter un dossier de « possible thymome en cours de bilan » à la grand-messe de réunion pluridisciplinaire de chirurgie thoracique (Ramy Azzouz confirmera :D). J’ai parlé et répondu 2-3 minutes, avant que les médecins présents ne me demandent si j’étais interne. Ensuite, à l’affirmation de l’anesthésiste « le problème, ce n’est pas d’endormir ce patient aux lourds antécédents cardiaques », j’ai répondu « c’est de le réveiller ? » avant qu’il ne dise que c’était de savoir si ça avait un intérêt…

Cette année-là, l’histoire qui a fait le tour de notre promo, c’est le major qui avait appelé le centre anti-poison lors de son stage en psychiatrie. Appelé le centre anti-poison. En psychiatrie. Aucune jalousie ou quoi que ce soit du style, mais juste il faut savoir relativiser et arrêter de faire une légende de certains évènements. C’est comme les « chanceux » et « malchanceux » en garde : sur le long terme, on a tous nos lots de journées tranquilles et nos lots d’emmerdes. Il suffit de ne pas raconter uniquement cette dernière catégorie à tous ses collègues, et d’un seul coup, on ne sera plus « le poissard de service ».

Bref. Je vais vous raconter une anecdote particulièrement inutile mais qui peut me rendre malin, si je raconte bien. L’enjeu vaut le coup. Une dame vient aux urgences avec son fils qui s’est tordu la cheville. Je l’examine, je demande une radiographie, compte tenu du jeune âge du patient (même si c’est manifestement une entorse bénigne). Tout en notant l’observation de mon examen clinique, je pose quelques questions usuelles…

Moi : « Est-ce qu’il prend un traitement ? »

Elle : « Non. Enfin, si, du COLCHIMAX. »

Moi : (Blanc). « Il a une fièvre méditerranéenne familiale ? »

Elle : « Oh, vous connaissez ? Vous ne devez pas en voir beaucoup » (ndlr : dans le Nord-Pas-de-Calais, effectivement, c’est plutôt la fièvre de la Manche).

Moi : « Oui un peu… (je rédige l’observation et je me dis quand même qu’ils ont un petit teint hâlé, alors je tente). Vous êtes d’origine arménienne ? »

Elle : « Oui… o_O »

Voilà. D’une banale entorse de cheville, j’ai découvert les origines ethniques de mon patient. Merci Wikipedia et l’article que j’avais lu lors de mon externat, sur la fièvre méditerranéenne familiale (alias « Maladie arménienne » selon l’encyclopédie en ligne)…

Tout ça pour dire qu’à partir du 2 mai, je retourne en médecine interne.

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Les ECN 2012 en huit idées-clés (par item) – Préambule

Les ECN 2012 auront lieu le 30 mai, le 31 mai et le 1er juin (et peut-être encore un peu après comme en 2011, Inch Allah).

Aujourd’hui 12 avril, il reste donc 48 jours de préparation pour les DCEM4. Je vais tenter d’essayer d’envisager de peut-être proposer aux lecteurs fidèles des fiches courtes, simples, synthétiques et auto-revendiquées non-exhaustives de mots-clés. Disons 8 mots-clés/idées-clés par item, ni plus, ni moins.

Le but pour vous, c’est de repasser tous les soirs ici (sur cette fiche que je vais éditer) pour voir si j’ai mis à jour avec quelques nouvelles fiches. Je ne mettrai pas des nouveaux items tous les jours, parfois il y en aura 10 (surtout pour les items cliniques qui poseront moins de problèmes), parfois 2, parfois 0… Peut-être (sûrement) que je n’aurai pas le temps de tout traiter. Mais je vais essayer, en faisant mon maximum pour que les mots-clés soient pertinents (il n’est pas question de tout savoir, ni de tout rappeler – si vous ignorez que l’amoxicilline n’agit pas sur le Staphyloque doré, ou qu’une bronchite aiguë ne se traite pas par antibiotique, ce n’est pas ici que vous l’apprendrez).

Ça sera une sorte de calendrier de l’avent… sauf qu’à la place de Noël, le cadeau c’est le pire concours de votre vie. En vous souhaitant toute la réussite possible, bon courage pour ces dernières journées 😉

***

Module 1 : items 1 à 14 disponibles →

Module 2 : items 15 à 16 disponibles →

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RSCA – Récit Sur la Classe Américaine

Pour valider le Diplôme d’Etudes Spécialisées de Médecine Générale, les internes doivent assister aux cours, valider 6 stages de 6 mois dans différents pôles, et écrire au cours de chaque stage 1 RSCA (récit de situation complexe et authentique), 2 SCQ (situation clinique questionnante) et 1 rapport de stage.

Pour mon premier semestre aux urgences, j’ai fait un RSCA sur les incendies, que je vous livre en exclusivité.  Il respecte dans l’ordre tous les critères de la grille d’auto-évaluation proposée en 2009 par le département de médecine générale lillois (il existe d’autres versions plus récentes, mais moins exhaustives) :

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Une correction de cas clinique (ECN Blanches Hippocrate mars 2012, dossier 4)

Une fois n’est pas coutume, je ne vais ni raconter mes palpitantes aventures d’étudiant en médecine, ni vous proposer un cas clinique personnel.

Ayant été refusé en tant que conférencier (en septembre sur l’envoi d’un cas clinique, d’une lettre de motivation et d’un CV avec le classement aux ECN), une responsable pédagogique m’a proposé de participer à la surveillance et à la correction des ECN blanches du 17 mars 2012. J’ai accepté.

En ce qui concerne la surveillance, il s’agissait plutôt de préparer la salle, distribuer les copies et faire acte de présence en cas de besoin, avec trois autres internes. De toute façon, à quoi bon tricher lors d’un examen blanc pour lequel on a payé ? Du coup, pendant les trois heures, quand je n’étais pas sur mon iPhone ou à chercher (désespérément) une main se levant dans l’amphithéâtre pour quémander mon aide et/ou une feuille de brouillon, je me suis amusé à faire les six premiers dossiers rapidement.

Ensuite, nous nous sommes répartis les dossiers (3 correcteurs par dossier, 260 participants à Lille, donc 87 dossiers environ). J’ai volontairement pris le quatrième dossier. Ce n’est pas celui que j’aurais le moins réussi (fait vite fait, j’ai 52 contre seulement 36 pour le dossier 6), mais le diagnostic ne m’était pas immédiatement apparu comme une évidence et la correction m’a paru assez intéressante à commenter.

Je vais donc vous proposer une pseudo-séance de tutorat sur la correction du dossier 4 des ECN Blanches de la Conférence Hippocrate de mars 2012. Je vais vous faire un rappel du cas, un bilan des automatismes que j’ai pu relever, essayer de vous donner quelques astuces pour éviter de perdre bêtement des points et enfin, faire un petit point personnel sur le dossier et la correction proposée. C’est un travail sans prétention : il ne s’agit pas du tout de critiquer le cas clinique, ou de me moquer du travail qui m’a été donné de corriger (même si je citerai parfois des erreurs amusantes).
Globalement, les copies sont souvent de très bonne qualité (tout le monde pense aux mêmes choses).

Mon but est donc de vous inviter à mes côtés, fraîchement assis dans le train ou sur un bord de lit, lors de cette correction d’un grand nombre de copies. En espérant que le recul pris vous aidera pour les futurs dossiers…

Tout ce qui suit va comporter des SPOILERS sur le cas, et si vous souhaitez faire le dossier avant, arrêtez ici votre lecture !

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