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De l’autre côté du chat

J’ai découvert Dans Ton Chat (DTC) à l’époque où ça s’appelait Bashfr. Ce site, hautement recommandable pour tous ceux qui aiment l’humour geek, est constitué d’un recueil des meilleures discussions IRC. C’est comme un zoo, où on peut croiser des joueurs de CS (Counter Strike) qui vivent enfermés chez eux, vivant au rythme des journées virtuelles sur WoW (World of Warcraft), et que les parents laissent devant leur PC quand ils partent en vacances avec le chien. Bref, Dans Ton Chat c’est une société d’asociaux.

Et il m’est arrivé d’y lire des commentaires désopilants d’informaticiens d’entreprise désespérés par les noobs en informatique… Ça me fait toujours bien marrer, parce que les requêtes sont souvent empreintes d’un non-sens croustillant.

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Epreuves de Chance Nationale

Les Epreuves Classantes Nationales (ECN) forment un concours qui trie les étudiants de 6ème année de médecine par « ordre de mérite ». Ceci nous permet de choisir ensuite notre spécialité, notre académie, nos stages, et parfois les diplômes complémentaires à notre formation.

Autrement dit, ce n’est pas le genre d’examen qu’on a envie de foirer. Tout le monde (c’est-à-dire 8000 étudiants en France) bosse d’arrache-pied pour ce deuxième et dernier concours obligatoire de nos études (après la P1 ou PACES, et avant ceux pour être professeur ou maître de conférences bien sûr). Au terme de 3 ans d’externat passés à servir de bouche-trou dans des services hospitaliers, après avoir passé des soirées et des week-ends à réviser les 345 items dans les bouquins, en conférence ou dans des cas cliniques, après avoir dépensé des centaines d’euros pour pouvoir se pourrir un week-end en examen blanc, vient enfin L’EPREUVE ! Autant vous dire qu’à côté de nous, les finalistes de Koh-Lantah sont des hippies pacifistes.

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C’est un lupus.

Je vous ai souvent raconté mes misères d’externe : mes bons en dermatologie, mes négociations de scanner ou d’IRM en urgence quand j’étais en médecine interne ou mes classements de biologie lors de mon stage d’endocrinologie. Une fois n’est pas coutume, je vais vous faire profiter d’une anecdote où j’ai l’air malin. C’est rare, et je me dis que je devrais le faire plus souvent, pour rester dans l’Histoire d’un service. Quand on narre ses gardes dans les moindres détails, en insistant sur les difficultés ou en détaillant chaque moment angoissant, on finit toujours par être nommé « el poissardos del service ». Moi, personne ne se souvient de mes gardes…

Pourtant, j’ai déjà été réveillé à 4h30 du matin pour aller dans le service le plus loin de l’hôpital pour un patient présentant une anémie à 6 g/dl, avant de devoir courir dans les couloirs pour retourner aux urgences voir un homme avec une pancréatite aiguë hyperalgique, tandis que 3 autres patients étaient en train d’être installés.

Une fois, j’ai dû appeler le SMUR d’Arras et organiser le transfert au caisson hyperbare de Lille d’un patient neutropénique d’hématologie, au chevet duquel j’ai été appelé à 8h25 pour une suspicion d’embolie gazeuse, devant sa dyspnée secondaire à la désadaptation de son cathéter. Ma garde devait finir à 8h30 et je suis parti à 10h15…

Quand j’étais externe, en stage de médecine interne au CHU, on m’a demandé d’aller seul présenter un dossier de « possible thymome en cours de bilan » à la grand-messe de réunion pluridisciplinaire de chirurgie thoracique (Ramy Azzouz confirmera :D). J’ai parlé et répondu 2-3 minutes, avant que les médecins présents ne me demandent si j’étais interne. Ensuite, à l’affirmation de l’anesthésiste « le problème, ce n’est pas d’endormir ce patient aux lourds antécédents cardiaques », j’ai répondu « c’est de le réveiller ? » avant qu’il ne dise que c’était de savoir si ça avait un intérêt…

Cette année-là, l’histoire qui a fait le tour de notre promo, c’est le major qui avait appelé le centre anti-poison lors de son stage en psychiatrie. Appelé le centre anti-poison. En psychiatrie. Aucune jalousie ou quoi que ce soit du style, mais juste il faut savoir relativiser et arrêter de faire une légende de certains évènements. C’est comme les « chanceux » et « malchanceux » en garde : sur le long terme, on a tous nos lots de journées tranquilles et nos lots d’emmerdes. Il suffit de ne pas raconter uniquement cette dernière catégorie à tous ses collègues, et d’un seul coup, on ne sera plus « le poissard de service ».

Bref. Je vais vous raconter une anecdote particulièrement inutile mais qui peut me rendre malin, si je raconte bien. L’enjeu vaut le coup. Une dame vient aux urgences avec son fils qui s’est tordu la cheville. Je l’examine, je demande une radiographie, compte tenu du jeune âge du patient (même si c’est manifestement une entorse bénigne). Tout en notant l’observation de mon examen clinique, je pose quelques questions usuelles…

Moi : « Est-ce qu’il prend un traitement ? »

Elle : « Non. Enfin, si, du COLCHIMAX. »

Moi : (Blanc). « Il a une fièvre méditerranéenne familiale ? »

Elle : « Oh, vous connaissez ? Vous ne devez pas en voir beaucoup » (ndlr : dans le Nord-Pas-de-Calais, effectivement, c’est plutôt la fièvre de la Manche).

Moi : « Oui un peu… (je rédige l’observation et je me dis quand même qu’ils ont un petit teint hâlé, alors je tente). Vous êtes d’origine arménienne ? »

Elle : « Oui… o_O »

Voilà. D’une banale entorse de cheville, j’ai découvert les origines ethniques de mon patient. Merci Wikipedia et l’article que j’avais lu lors de mon externat, sur la fièvre méditerranéenne familiale (alias « Maladie arménienne » selon l’encyclopédie en ligne)…

Tout ça pour dire qu’à partir du 2 mai, je retourne en médecine interne.

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RSCA – Récit Sur la Classe Américaine

Pour valider le Diplôme d’Etudes Spécialisées de Médecine Générale, les internes doivent assister aux cours, valider 6 stages de 6 mois dans différents pôles, et écrire au cours de chaque stage 1 RSCA (récit de situation complexe et authentique), 2 SCQ (situation clinique questionnante) et 1 rapport de stage.

Pour mon premier semestre aux urgences, j’ai fait un RSCA sur les incendies, que je vous livre en exclusivité.  Il respecte dans l’ordre tous les critères de la grille d’auto-évaluation proposée en 2009 par le département de médecine générale lillois (il existe d’autres versions plus récentes, mais moins exhaustives) :

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Mes meilleurs motifs de consultation

Après avoir creusé un peu à chaque fois, voilà ce qui reste de certains motifs de consultation… Liste non exhaustive qui sera complétée ultérieurement :

– « J’ai peut-être avalé un petit bout d’assiette cassée dans laquelle j’ai mangé un gâteau ce soir (parce que j’aime bien faire l’imbécile) » (0h30, urgences chirurgicales de Lille, automne 2008)

– « Les pompiers m’ont ramené parce que j’ai laissé mes clés en Tunisie (et sinon j’ai mal partout depuis super longtemps) » (23h, urgences médicales de Lille, été 2011)

– « Je dors beaucoup depuis 3 jours (mais sinon ça va) » (12h, urgences de Boulogne-sur-mer, hiver 2012)

– « Je prends 66 médicaments par jour, je suis ici pour diminuer. » (médecine interne, Lille, été 2012)

– « Il vomit depuis quatre jours. Sauf aujourd’hui. » (urgences pédiatriques, été 2013)

– « Il a fait de la fièvre à 39,7°C à 23h, j’ai donné un doliprane et comme ça baissait pas, nous sommes venus (mais sinon il va bien) » (23h45, urgences pédiatriques, été 2013)

 

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