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Il y a du retard sur la prise de décision s’agissant de confiner les bouches et nez derrière des écrans anti-postillons

Depuis le 17 mars midi, toute la France est confinée.

Toute ? Non, car chaque jour des millions de personnes quittent leur domicile pour aller travailler, faire les courses, pratiquer une activité physique (courte), aider des proches en situation de dépendance, aller adopter un animal de compagnie.

Chaque jour, ces personnes parlent, toussent, éternuent… et peuvent transmettre par voie aérienne le coronavirus (y compris en n’ayant pas ou pas encore de symptômes), par la voie des gouttelettes et peut-être par aérosol. Ce virus a pour voie d’entrée et de sortie la bouche et le nez : couvrons-les ! Voilà le message simple que nous délivrons depuis le 22 mars sur https://stop-postillons.fr

Nous y faisons la promotion des écrans anti-postillons (écharpes, cache-col, T-shirt découpé, masque cousu, visière en plastique…) qui fleurissent sur la toile, imaginés et réalisés par de nombreuses personnes à travers le pays et le monde. Plusieurs personnes ont proposé des initiatives locales ou collectives, visant à produire ces écrans anti-postillons. Ce « système D » populaire a été appuyé par une diffusion large des CDC américains depuis le 3 avril.

Mais en France, le 13 avril à 11h, les messages gouvernementaux ne sont toujours pas en faveur de ce port généralisé dans l’espace public…

Qu’attendons-nous ?

Contrairement à ce qu’on entend, il s’agit bel et bien d’un message basé sur la science… Pour faire simple : un article de 2007 montre que des mesures barrières précoces incluant le masque réduisent mieux la contagion que des mesures tardives – sur l’exemple de la pandémie de grippe espagnole – ; un article de 2008 montre que les masques en population générale pourraient réduire les infections respiratoires ; un article de 2013 montre l’intérêt des masques maison dans un contexte de pandémie en absence de masques chirurgicaux (!), un édito du JAMA du 28 mars y incite, tout comme de très nombreux spécialistes de la question (avis colligés sur notre site à cette section)… 2 articles récents sur le COVID-19 sont également en faveur du port de masques maison : celui-ci et celui-là.

De nombreux pays occidentaux l’ont compris et, à l’image de pays asiatiques, ont rendu obligatoire la couverture faciale par un masque : la République Tchèque le 19 mars, l’Autriche et la Slovénie le 31 mars, la Lombardie et la Slovaquie le 4 avril, le Canada le 6 avril, le Luxembourg le 8 avril… Aux USA, les CDC (centres de prévention et de contrôle des maladies) l’ont recommandé le 3 avril ; en Europe, le CDC européen l’a recommandé le 8 avril.

En France, le port généralisé d’écrans anti-postillons a été recommandé par la Société française de Santé Publique le 29 mars, l’Académie Nationale de Médecine le 2 avril (qui reprenait notre argumentaire en 3 points : laisser les masques aux soignants, en porter pendant le confinement, se préparer à en porter lors du déconfinement).
De notre côté, via notre site, nous avons partagé le message largement via les réseaux sociaux et au public (600 000 visiteurs à l’heure d’écriture de ces lignes !) et dans la presse écrite, radio ou télé (La Voix du Nord, Europe 1, Le ParisienBFMTV, LCIEgora, Le Figaro, les Grandes Gueules RMC, Mediapart, Libé Jeunesse, Sud Radio, France Info, France Bleu Nord, Delta FM, BFM Grand Littoral/Grand Nord, France Inter, France 3 Hauts-de-France, re-France Infopuis depuis la publication de ce billet, dans La Semaine dans le Boulonnais, des dépêches AFP reprises dans Ouest France, Est Républicain, La Voix du Nord etc.,…) Etrangement, si nous avons essayé d’en parler dans la presse, c’est surtout la presse qui est venue à nous (notamment grâce à une dépêche AFP de Paul Ricard), car il y a un vrai intérêt sur la question. Difficile de dire que cela est passé inaperçu…

Si c’est scientifiquement validé, recommandé par plusieurs régions ou pays, recommandé par des institutions majeures, la question se pose…

Qu’attendons-nous ?

Le 13 avril, en plein plateau d’une pandémie, nous sommes à 11 jours d’une recommandation de l’académie de médecine, à 10 jours d’une recommandation des CDC américains, à 5 jours d’une recommandation du CDC américain. 

Qu’attendons-nous ?

Le gouvernement nous explique que le port de masque en population générale « ne sert à rien » voire « serait dangereux », ce qui tombe bien car il n’y a pas de stock. Mais éliminons de l’équation l’absence de stock. Revenons en février 2020, mais cette fois avec un stock illimité de masques (disons 12 milliards), qui ne cherchent que des oreilles sur lesquelles s’accrocher, et des visages à couvrir… 

… aurions-nous attendu ?

Si les masques sont réellement dangereux et inutiles, il est logique d’imaginer que le gouvernement aurait laissé ces masques dans ses coffres (en attendant la prochaine pandémie mortelle d’un virus à transmission aérienne sans doute).
Non, soyons sérieux : si nous étions dans une situation idéale, si le gouvernement avait un stock infini de masques à disposition, il les distribuerait ! Il y en aurait dans tous les commerces encore ouverts pour chacun ; on pourrait tous les changer toutes les 3 heures. Celles et ceux qui l’ignoraient apprendraient à en porter. Les discours sur leur inutilité ou leur risque de se contaminer en touchant la partie extérieure seraient secondaires, à juste titre (se contaminer peut-être en retirant l’écran anti-postillons est-il réellement pire que se contaminer forcément en son absence ?)

Hélas, nous ne sommes pas dans cette situation idéale de stock infini : “nous sommes en guerre”. Une drôle de guerre, où 10 jours peuvent s’écouler entre la recommandation d’une institution spécialiste des questions médicales et la recommandation politique… Une guerre où il est hors de question de recommander aux citoyens de « faire preuve d’imagination pour se défendre » ; non, nous sommes en guerre, mais il faut de l’homologation. Les écrans des citoyens ne sont pas certifiés ; et en parallèle depuis le 24 mars, on commence à entendre parler de « masques alternatifs » validés par l’ANSM.

Quelle folie ! Puisque la métaphore martiale a été employée par le Président, filons la… Nous sommes en guerre face à un ennemi sournois qui est partout dans nos rues. Parfois, il attaque… et pour se défendre, les citoyens utilisent ce qu’ils ont à la maison : un couvercle de poubelle (ils ont trop regardé Retour vers le Futur), un morceau de bois, une fourche…
Au lieu d’y être encouragés, le gouvernement répète à tout va que « les armes de défense homologuées doivent être laissées au soldat » (oui, mais on utilise des couvercles de nos poubelles !), « on peut faire pire que mieux » (nous sommes attaqués, comment faire pire que ne pas se défendre ?), « on ne sait pas les utiliser » (je suppose qu’il faut éviter que l’arme de l’ennemi nous atteigne, non ?), « la question ne se pose pas, puisque nous sommes confinés » (mais… mais… quand on peut sortir avec l’autorisation, lors des dérogations ?)

Qu’attendons-nous ?

Des masques alternatifs, qui seront conformes aux critères de l’ANSM, qui seront distribués d’abord aux travailleurs puis « le cas échéant, au plus grand nombre ». Parce que oui, je ne l’ai pas citée plus haut, mais l’ANSM recommande aussi depuis le 24 mars le port généralisé de « masques alternatifs ». Tout le monde le recommande, mais tout le monde veut de l’homologué, du certifié européen (nos ancêtres de 1918 n’avaient pas ce type de masques pour la pandémie de grippe espagnole, pour rappel)… Il faut de la validation, sans doute par peur de procès ? (alors que même les américains ont recommandé le port d’un T-shirt découpé !)

Comme dit plus haut, ces écrans anti-postillons ont un vrai rationnel scientifique dans un cas de pandémie avec pénurie de masques. Ils font mieux que rien. Ils font individuellement sûrement moins bien que les futurs « masques alternatifs » validés par l’ANSM, mais collectivement, eux, ils sont déjà là pour tous, sans attendre plusieurs mois…
Si on veut généraliser le port d’écrans anti-postillons dès ce soir (à défaut d’hier), le gouvernement doit compter sur l’intelligence du peuple et arrêter de penser que les gens ne peuvent pas comprendre qu’il s’agit d’une barrière supplémentaire. Non, les gens ne vont pas s’exposer à plus de risque.
L’anxiété est omniprésente ; qui va subitement s’enhardir parce qu’il porte un essuie-tout en accordéon sur le nez ?
C’est comme dire « si nous mettons des ceintures de sécurité dans tous les véhicules, les gens vont rouler plus vite » ou « si nous incitons au port de préservatif dans la lutte contre les IST, cela va inciter les gens à s’exposer davantage aux risques »…

Nous sommes en guerre (parait-il), et nous pouvons ajouter une nouvelle barrière à notre arsenal défensif. Le modèle de Reason (du gruyère suisse) nous y invite : plus nous ajoutons de barrière, moins le virus a de chance de passer à travers les trous de chacun. Le gouvernement répond qu’il n’y a pas de trous dans son gruyère : « la question des masques ne se pose pas puisque nous sommes confinés » nous dit la porte-parole…
Mais bien sûr que si ! Les trous sont partout, et le virus s’y faufile :

  • concernant le confinement, il y a des dérogations, et plusieurs millions de personnes travaillant, sortant chaque jour : c’est un énorme trou dans cette tranche de gruyère
  • concernant la distanciation sociale, il suffit d’aller dans une supérette avec des allées d’1 mètre pour voir « le trou »… ou prendre le métro, ou constater les conditions de travail dans certaines usines…
  • concernant le lavage de mains, pour un virus de transmission aérienne, c’est une barrière pleine de trous (sans compter qu’en période de pénurie de sérum hydro-alcoolique, il n’est pas évident de se laver les mains à tout va dans l’espace public).


Les avis ont changé rapidement ces dernières semaines, mais est-ce assez rapide ? Chaque jour qui passe sans la généralisation du port d’écrans est un jour où la contagion est plus importante qu’elle ne pourrait l’être. Le bon moment pour tous porter des écrans anti-postillons lors des sorties dérogatoires, c’est maintenant.

Quand tout le monde aura mis un écran anti-postillons, nous discuterons leur amélioration.

Faisons les choses dans l’ordre ! Ne parler que de « masques alternatifs » certifiés, aujourd’hui, c’est prendre du retard. La meilleure décision qui pourra être prise aujourd’hui est d’appeler tous les Français à porter un écran anti-postillons de fortune dans l’espace public, lors des sorties autorisées (et sans que cela ne soit une autorisation supplémentaire de sortie). Maintenant ! Tout retard quant à la prise de cette décision aura sans nul doute des conséquences en termes de vies humaines que personne ne souhaite.

N’attendons plus.

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Envoyer un sms à tous ses patients… (tuto)

Dans la « crise du coronavirus » actuelle, des informations ont parfois besoin d’être données rapidement à beaucoup de patients…

Hier (18 mars), le service declare.ameli.fr a ouvert et a permis à chaque personne à risque de forme grave de faire ses arrêts en ligne ; néanmoins, tout le monde n’était pas au courant, ne savait pas la place du MG là-dedans…

De même, les informations sont claires sur « ne sortez pas », mais la dérogation autorisant les soins de santé, les gens ne savent pas bien ce qui est maintenu et ce qui ne l’est pas… Je répète à longueur de coups de fils « restez chez vous », mais un message préventif à tous serait bienvenu…

J’ai proposé une première chose : un site web (http://rochoy.fr) où j’informe sur l’organisation du cabinet pendant cette période (ça faisait un bail que je voulais faire un site web pour le cabinet, pour donner des infos telles que les horaires, les vacances, les internes, etc.) Mais si je peux informer via mes ordonnances et les mails que j’envoie à la pelle à mes patients actuellement, ça ne touche pas ceux qui vont m’appeler…

Enfin, la télémédecine devenant indispensable (contrairement à avant), je me suis inscrit sur Doctolib (on aura l’occasion d’en reparler ici sûrement).

Maintenant, j’avais une grande problématique : INFORMER tout le monde de 3 choses :

  • arrêt sur declare.ameli.fr pour les plus à risque,
  • télémédecine ouverte
  • site web d’information (uniquement basé sur les recommandations gouvernementales évidemment, pas un site d’avis ou d’opinions comme celui-ci).

J’ai donc choisi l’envoi de sms en masse. OK, ça n’est pas RGPD-friendly mais ça reste « mes » patients m’ayant déclaré comme médecin traitant et je doute qu’un seul vienne m’ennuyer pour avoir utilisé son numéro personnel pour lui envoyer un message.

Est-ce que ça a été efficace ? 

  • 4 appels depuis ce matin pour valider le fait d’aller sur declare.ameli.fr / dire que l’employeur ne voulait pas / dire qu’ils ne savaient pas… donc plutôt satisfait de ça,
  • 4 inscriptions en télémédecine sur les 2 jours (bon avec des appels pour chacun pour valider…) (ça sera mieux que téléphone + WhatsApp actuels)
  • 139 visites sur le site à 14h (vs 51 mardi par exemple), donc je pense un vrai effet de la communication.

Je dirais donc plutôt oui !

 

Pour ceux qui voudraient faire la même chose, voici un petit tutoriel… 

1 – Récupérer la liste des patients, sur MédiStory 3 et 4 (bêta-test…)

Bon, cette partie ne concerne quasi personne ; pour la plupart vous avez un moyen connu d’extraire votre base patient.

Sous MS3 : Ouvrir un dossier > cliquer sur Rechercher > toute la liste de patients apparait > cliquer sur le point noir « liste des champs » et cocher téléphone > Actions (en bas à gauche) > Imprimer ou exporter la liste

Sous MS4 : Patients > Recherche (en bas) > Ajouter une recherche (ça doit être la première / seule) > Ajouter un filtre > Médecin traitant : moi > Rechercher > cliquer sur la liste des résultats > roue dentée en haut à droite > enregistrer une version CSV

 

2 – Mettre en forme pour OVH

Vous avez un CSV avec une liste de n° de téléphone.

(Perso, j’ai passé mon mercredi à bien les mettre en forme parce que ça change entre MS3 et MS4 donc j’avais deux types de mise en forme, j’ai dû ouvrir 900 dossiers pour faire de la mise en forme… mais vous n’aurez pas ce problème).

Vous pouvez déjà virer toutes les autres colonnes et ne garder que numéro de téléphone.

Primo, supprimez les doublons. C’est facile, sur Excel, vous sélectionnez la colonne : Données > Supprimer les doublons.

Deuxio, faites la mise en forme pour OVH… Le titre de colonne doit être number. Puis les numéros doivent être à l’international donc avec le +33. Pour ça, sélectionnez tous les numéros > clic droit > Format de cellule > Personnalisé > à la place de standard, écrivez +33#

Tertio, Excel vous ennuie… parce qu’il n’enregistre pas le + de +33 en CSV. Donc faites un copier de la colonne « number » avec ses +336…, et faites coller dans un logiciel d’édition de texte classique (Editra sur mac par exemple, ou Notepad++…)

Enregistrer sous un format CSV.

 

3 – Envoyer via OVH

Allez sur OVH, créez vous un compte.

Allez dans l’onglet Télécom (en haut) et sms / votre identifiant (à gauche).

Mettez la liste des destinataires en faisant « Actions > Ajouter » dans l’onglet ContactsCapture d’écran 2020-03-19 à 14.15.52

Puis dans sms, allez dans envoyer un sms. Mettez votre numéro de destinataire, puis Liste des destinataires > cliquez sur la liste.

Capture d’écran 2020-03-19 à 14.15.10

Il ne reste qu’à préparer votre message. En fonction du nombre de sms (attention, ça grimpe vite ^^) et du nombre de destinataires, vous allez acheter des crédits (2000 sms = 139€) et il n’y a plus qu’à envoyer.

Pour mon message ce matin, si vous voulez vous en inspirer :

« Bonjour,

Si vous travaillez, consultez https://declare.ameli.fr/

Si vous êtes dans la liste (HTA, diab…), arrêtez vous !

Infos sur le cabinet sur http://rochoy.fr

Prise de RDV en téléconsultation sur Doctolib dès ce jour. 

Restez chez vous, bonne journée

Dr M Rochoy »

A mon sens, informer, c’est capital… C’est bien fait au niveau national par le gouvernement pendant cette crise, relayé par la plupart des médias. Mais localement, il y a toujours des subtilités d’organisation, et c’est important à mon sens de rappeler aux patients qu’on est là et contactable, pour éviter toute panique qui pourrait déborder les urgences.

Bon courage à tous !

NB. Une telle solution n’existe pas (encore… ?) chez Doctolib. Ca serait pratique.

NB2. Il semblerait qu’il existe des applis pour faire ça gratuitement depuis son téléphone, avec un plafond pouvant être lié à notre opérateur, et le fait d’être ou non professionnel sans doute… je n’en sais pas plus.

NB3. Pas de conflit d’intérêt avec Doctolib ou OVH.

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Valoriser sa thèse de médecine générale : les prix

Une thèse qui reste sur une étagère est une thèse qui meurt un peu… Ca n’est plus aussi vrai qu’avant, parce que chaque faculté les met maintenant à disposition (pour Lille, c’est sur Pepite), avec un référencement Google qui peut aider à la diffusion (exemple d’un thésard qui a travaillé sur la « médecine dans le Boulonnais pendant la seconde Guerre Mondiale », et qui reçoit encore plusieurs fois par an des appels de passionnés d’histoire locale qui sont tombés sur le PDF de sa thèse en accès libre en cherchant un nom, un évènement…)

En dehors de cette mise en ligne donc, il existe plusieurs autres moyens de valoriser sa thèse de médecine (générale) :

  • les informations / publications locales : dans des revues locales (par exemple auprès de l’ARS, d’un réseau de soin…), sous forme d’article du mois (FAYR-GP le fait pour Exercer)
  • les congrès : présentations orales ou posters (on en a déjà parlé : cf. ce billet sur le CMGF2019 par exemple, ou celui-ci sur le CNGE 2018)
  • les publications dans des revues : nationales ou internationales, référencées ou non… (on en a déjà parlé ici du parcours « de la thèse à la publication » puis dans l’itinéraire d’un article publié partie 1 et partie 2).
  • et les prix…

Le billet du jour est sur ces prix, avec une liste non exhaustive (n’hésitez pas si vous en connaissez d’autres !). Ils méritent qu’on s’y intéresse, parce qu’ils demandent souvent peu d’investissement (la plupart du temps, ça prend 5 minutes à 1 heure de travail) et ça peut rapporter de l’argent ! (Tout l’inverse des articles : beaucoup d’investissement qui ne rapportera jamais rien financièrement). 

Tout directeur de thèse peut donc rappeler à ses thésards les prix suivants, classés par date limite de soumission : (Légende : N = année en cours).

  • Prix de thèse de la faculté de médecine : ça, ça n’est pas dépendant de vous, mais de votre jury de thèse, qui peut soumettre au jury annuel de la faculté… Ce prix peut donner accès à la mention « lauréat de la faculté de médecine ».
  • Prix de thèse du département / du collège local : là, à part vous renseignez localement… Par exemple à Grenoble, ils ont le prix du collège interalpin des généralistes enseignants.
  • Prix de thèse de l’URPS : là encore, renseignez-vous localement… Pour l’URPS des Hauts-de-France :
    • thèmes : Prévention/dépistage, Organisation des soins, Amélioration des pratiques médicales en médecine libérale
    • thèse de l’année N-1
    • soumise avant fin janvier N (à noter qu’on peut soumettre à tout moment de l’année, sans date de début, donc y compris le lendemain de la soutenance de thèse…)
    • par mail, à récupérer sur le site de l’URPS (prix-these@urpsml-hdf.fr), avec 1 CV, la thèse en PDF, une version article courte en 6000 signes (résumé élargi donc), 1 copie du diplôme, le règlement signé
    • (à noter qu’il existe une grille en 30 points sur laquelle est jugé ce travail ; la grille n’est pas rendue publique, ce qui est dommage, et favorise probablement ceux qui pourraient la connaître – les lauréats étant régulièrement des thésards des membres du jury…)
    • remise lors de la journée d’installation en avril-mai N (prix 2000€ – 1500€ – 1000€ pour les 3 lauréats)
  • Prix Alexandre Varney de l’ISNAR-IMG : 
    • Thème : tout ce qui peut concerner notre futur métier de médecin généraliste et la manière dont nous y sommes préparés, la formation, son contenu, mais aussi tous les à-côtés d’une vie d’interne, les différentes façons d’y faire face, etc…
    • thèse de l’année N-1 ou N (ou mémoire, article, vidéo, BD)
    • soumise avant janvier N
    • par courrier en 4 exemplaires au siège social de l’ISNAR-IMG (cf. règlement ici)
    • remise lors du congrès de l’ISNAR en février N (prix 1000€, trophée et présentation)
  • Prix de l’Académie de Médecine (nombreux prix, certains tous les ans, d’autres tous les deux ans, certains créés, d’autres disparus ou regroupés…) : en général, plutôt pour des gens en thèse de science, ou qui ont déjà quelques publications à leur actif quand même : 
    • Thèmes : très variés, notamment :
      • Prix généraux « pour travaux jugés dignes par l’Académie » : prix de l’Académie nationale de médecine, prix Achard-Médecine, prix Jansen, prix de la société des eaux minérales d’Evian-les-Bains, prix Eloi Collery, prix Léon Baratz Docteur Darolles…
      • Prix du ministère de la jeunesse et des sports (biologie appliquée aux sports) ; prix Albert Creff (recherche fondamentale ou pratique concernant la nutrition et l’hygiène de vie appliquées à l’activité physique et au sport)
      • Prix Albert Sézary (jeune médecin ou chercheur digne d’intérêt)-
      • Prix Drieu-Cholet (travaux sur le cancer ou les maladies vasculaires)
      • Prix Maurice-Louis Girard (biochimie ou immunologie clinique)
      • Prix Elisabeth Taub (recherche toxicologique, risques toxiques des produits qui nous entourent) ; prix Edouard Bonnefous (travaux sur l’environnement et les conséquences sur la santé)
      • Prix Janine Rouane-Crépeaux (jeune médecin/chercheur, santé des femmes et gynécologie-obstétrique) ; prix Jacques Salat-Baroux (reproduction humaine)
      • Prix alimentation nutrition (études originales sur l’alimentation et la nutrition humaine et animale)
      • Prix Charpak-Dubousset (prix franco-chinois pour l’innovation collaborative dans le domaine de la santé)
      • Prix Etienne Chabrol (insuffisance hépatique de l’enfance)
      • Prix de cardiologie Lian-Escalles, Jean Di Matteo (maladie du coeur ou des vaisseaux)
      • Prix Auguste Secrétan (étudiant en médecine jusqu’à interne, ayant fait un travail pouvant aider au soulagement de la douleur)
      • Prix Joseph-Antoine Maury (soulager ou atténuer la souffrance physique humaine)
      • Prix Léon Lanoy (pharmocodynamie, ou pathologie exotique) (rigolo, ça n’a juste pas de rapport, on dirait un candidat Fort Boyaux ^^)
      • Prix Deschiens (maladies infectieuses ou parasitaires)
      • Prix de neurologie Victor et Clara Soriano, Henri Baruk (neurologie)-
      • Prix Aimée et Raymond Mande (maladie de Parkinson ou leucémie chronique)
      • Prix lutte contre l’alcoolisme (préventif et curatif, compréhension des désordre induits par l’alcool)
      • Prix lutte contre le tabagisme (préventif et curatif)
      • Prix Jacques Mirouze-Servier (diabète) ; prix Léon Perlemuter (endocrinologie ou diabétologie, avant 50 ans) ; prix André Lichtwitz (jeune médecin ou chercheur, endocrinologie générale ou équilibre phosphocalcique) ; prix Gilberte et Jacques Tacussel (mécanismes conduisant au diabétique, amélioration des traitements anti-diabétiques, outils physiques ou numériques facilitant l’adaptation du traitement ; les moyens peuvent financer des dépenses de fonctionnement, d’achats d’équipements ou d’un post-doctorant…)
      • Prix de chirurgies… Prix Belgrand-Chevassu (jeune chirurgien chercheur en anatomopathologie) ; Prix Henri Mondor (urgences chirurgicales) ; Prix Emile Delannoy-Robbe (jeune chirurgien sur la chirurgie expérimentale ou clinique) ; Prix d’urologie (ça parle tout seul)
      • Prix d’ophtalmologie : Prix Raymonde Destreicher (médecine des yeux) ; Prix Prospère Veil (étudiant en ophtalmologie ou médecin chercheur digne d’intérêt…)
      • Prix Jean-François Ginestié (jeune chercheur, imagerie médicale du système vasculaire ou de l’appareil ostéo-articulaire)
      • Prix de cancérologie : Prix Prince Albert 1er de Monaco (diagnostic ou traitement des cancers) ; Prix Paul Mathieu (recherches, ouvrages ou organismes ayant pour but la lutte contre les tumeurs malignes) ; Prix Amélie Marcel (traitement des leucémies) ; Prix Berthe Péan, Antoine et Claude Béclère (cancérogenèse et traitements des cancers) ; Prix Henry et Mary-Jane Mitjavile (lutte contre le cancer… puis quand le cancer sera jugulé, on passera à un autre fléau !) ; Prix Gallet et Breton (progrès techniques ou thérapeutiques relatifs à la cancérologie) ; prix cancer (travaux dans le domaine du cancer)
      • Prix Michel Noury (pour celui qui mettra au point un traitement guérissant clinique la rage chez l’Homme !)
      • A noter 2 prix littéraires : Prix Jean Bernard (oeuvre littéraire sur la médecine) et Prix d’histoire de la médecine de la société d’histoire de la médecine et de l’académie nationale de médecine (récompense un ouvrage)
    • il est intéressant d’aller voir les lauréats des précédentes années pour juger du niveau et de la pertinence d’une soumission ou non quand même…
    • soumis entre le 15 novembre N-1 et le 15 février N 
    • par courrier en 2 exemplaires avec candidature, CV et tirés à part + version électronique à administration@academie-medecine.fr (cf. règlement ici)
    • annonce en juin-juillet N (prix de 325€ à 40 000€…)
  • Prix « Grands prix du Généraliste » : 
    • Thème : organisation des soins (mode d’exercice innovant), première expérience professionnelle (en adéquation avec les besoins), formation-recherche, meilleure initiative numérique en santé (site ou autre projet numérique utile aux confrères), 
    • soumis entre février N et avril N
    • par mail sur le site dédié
    • remise en juin N lors d’une cérémonie dédiée (prix 1000€)
  • Prix « Groupe Pasteur Mutualité » : 
    • Thème : thérapeutique, prévention médicale, innovation en santé
    • soumis avant novembre N
    • par mail sur leur site (prix 1500€ chacun pour les 6 lauréats)
  • Prix de thèse du CNGE + prix de la MSA :
    • thèse de juillet N-1 à juin N,
    • soumis entre mars et septembre N,
    • par mail sur le site du congrès du CNGE
    • remise en novembre N lors du congrès annuel (prix 1500€ et présentation lors de la cérémonie de clôture)
  • Prix de thèse d’histoire de la médecine Georges Robert : 
    • thèse d’octobre N-2 à octobre N
    • soumis avant le 31 décembre N
    • par voie postale à la BIU de Paris 6 (cf. règlement)
    • remise ensuite (prix 500€ et une médaille de la société)

Il existe également des prix « spécifiques », dont voici quelques exemples en gériatrie (le site de la Société Française de Gériatrie et Gérontologie en liste quelques-uns)  :

  • Prix Fondation de France / Médéric Alzheimer : 
  • Prix Joël Ménard : 
    • Thème : recherche clinique et translationnelle, recherche en sciences humaines et sociales, recherche fondamentale
    • soumis avant mai N
    • candidature sur le site dédié
  • Prix Edouard et Louis Chaffoteaux : 
    • Thème : la recherche biologique en vieillissement et sénescence ; la recherche clinique en gériatrie ; les sciences humaines et sociales concernant les problématiques liées au vieillissement et à la prise en charge des patients âgés.
    • Prix occasionnel (tous les 3-4 ans)

Généralement, les congrès proposent également des prix pour les thèses (par exemple la société française d’accompagnement et de soins palliatifs, le congrès national de médecine et santé au travail, la Société française de pharmacologie et thérapeutique…). En dehors de la médecine générale, c’est aussi le cas de certaines associations ou sociétés savantes, souvent pour les internes/jeunes médecins de la spécialité (ANOFEL pour la parasitologie et mycologie, SFC pour la cardiologie…)

Enfin, il est tout à fait possible d’imaginer que la thèse consiste à diffuser un livre ressource pour professeurs contribuant à l’enseignement de la médecine pour une tranche d’âge bien définie… et rentrer dans les critères du prix du livre d’enseignement scientifique de l’Académie des Sciences par exemple. L’Académie des Sciences propose d’autres prix (notamment Jean-Pierre Lecocq et grand prix de cancérologie de la fondation Simone et Cino Del Duca), qui ne sont pas vraiment accessibles pour des thèses d’exercice 😉

Comme dit plus haut, si vous connaissez d’autres prix pour lesquels il peut être intéressant de se pencher après une thèse de médecine (plutôt générale), n’hésitez pas à me le signaler ! 

EDIT du 27/1/2021 : Il y a également des prix de littérature médicale :

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DocToSlip : en quelques clics, mon médecin en slip

Le 19 janvier 2020, avec l’aide de ma Chérie, j’ai tourné une petite parodie de publicité…

Sûrement un projet d’avenir pour la télémédecine !

 

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Les mutuelles qui ne jouent pas le jeu… #MutuelleDuPapier

Les médecins et patients sont invités par les mutuelles à faire des « tiers-payant ».

Il existe deux façons pour un médecin de faire un tiers payant pour une consultation à 25€ : 
    – TP AMO : la sécurité sociale donne les 70 % (17,5€) directement au médecin, le patient avance 7,50€ qui sont remboursés par la mutuelle
    – TP AMO + AMC (tiers payant intégral) : la sécurité sociale et la mutuelle donnent les 25€ au médecin. Peu de médecins le font, à raison… 
Lorsque nous faisons un TP AMO au moyen d’une feuille de soins électronique (avec la carte vitale), la sécurité sociale transmet à la mutuelle la facture. 
Certaines mutuelles comprennent très bien, et remboursent directement le patient (TP AMO) ou le médecin (TP AMO + AMC) : elles comprennent tellement bien qu’on peut alterner l’un et l’autre sans erreur. 
Par contre, d’autres mutuelles, disposant des mêmes informations, ne remboursent personne tant qu’elles n’ont pas reçu de factures (un papier totalement falsifiable et sans valeur, soyons clairs). Il est difficile de savoir s’il s’agit d’un vrai procédé malhonnête, d’une précaution paranoïaque ou d’une simple incompétence, et nous ne sommes pas là pour juger. Néanmoins, tout ça est gênant. Surtout que ces mutuelles savent envoyer des petites cartes « tiers payant » mais oublient sûrement de prévenir par courrier que « ah au fait, tiers payant mais on ne vous remboursera que si on a la preuve infalsiable par la feuille de soins électronique, suivie d’un courrier avec une feuille A4 où le médecin a imprimé le montant de la facturation ». Mais, encore une fois, nous ne sommes pas là pour juger.
Nous pouvons en parler sur Twitter (avec #MutuelleDuPapier, #MédecinAdministratif ou #BalanceTaMutuelleQuiRemboursePasSaufAvecUneFacturePapier ou tout ce que vous voulez…), ou en parler ici. 
En tout cas, afin d’informer justement les patients (et médecins) sur quelles mutuelles réclament ces factures, et quelles mutuelles sont compétentes pour gérer ça depuis la feuille de soins électronique, je vous propose de séparer les mutuelles sur ce critère, en sourçant.
J’avais fait ça sur https://public.etherpad-mozilla.org/p/MutuellesFactures mais malheureusement, l’Etherpad a disparu dans les limbes de l’internet (et le web ne conserve pas de traces des Etherpad visiblement). Donc si vous voulez, vous pouvez ajouter en commentaire et je mettrai à jour.
MUTUELLES QUI REMBOURSENT DEPUIS LA FEUILLE ÉLECTRONIQUE 
– Apreva : https://www.apreva.fr (6 avril 2018, @mimiryudo)
– MNH : https://www.mnh.fr/index.html (6 avril 2018, @mimiryudo)
– Génération : https://www.generation.fr (6 avril 2018, @mimiryudo)
MUTUELLES QUI NE REMBOURSENT QU’AVEC UNE FACTURE PAPIER QUI LEUR EST TRANSMISE
– CGAM : http://cgam.fr/ (5 avril 2018, @mimiryudo)
– GSMC : http://www.mutuelle-gsmc.fr/home (5 avril 2018, @mimiryudo)
– HUMANIS  : https://humanis.com (6 avril 2018, @Louismaiso)
-BE/ALMERYS : https://www.be-almerys.com/ ( 18 avril 2018 @doclafrite90) 
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